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- BRESIL 1968
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Traductions du portugais réalisées
avec le concours d'Alexis Lopez
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Une jeune fille au regard triste et aux longs cheveux blonds
Série de photos réalisée au Brésil en août 1968 pour le magazine "Manchete" |
"Uma jovem cantora com seu olhar triste, cabelos longos e loiros". C'est le portrait dressé par les médias au lendemain de la conférence de presse au cours de laquelle Sylvie apparait un brin désabusée lorsqu'elle déclare que "le succès est comme la jeunesse, il passe et il n'en reste rien".
Elle se montre pragmatique quant à l'implantation de sa marque au Brésil, "fortement liée à l'accueil que les professionnels réserveront à ses 40 modèles", puisqu'elle elle affirme ne pas craindre ce nouveau défi.
Selon les journaux dont les versions diffèrent parfois légèrement, son équipe comprend le directeur de ses boutiques (Guy Berda), un secrétaire (Carlos), un chorégraphe (Victor Upshaw), six musiciens (The Angels), quatre danseuses (Ivone,Any, Jeannette, Géraldine) et un ingénieur du son. Guy de Castega organise le voyage comme à chaque fois pour Sylvie au Brésil, et il sert également d'interprète.
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Un défilé suivi d'un show
La présentation prend la forme d'un défilé (bénéficiant d'un accompagnement musical en live assuré par l'orchestre de Sylvie et de la participation de ses quatre danseuses) , suivi d'un show, le même que celui du Musicorama d'avril 68. Programmée au départ pour trois concerts, Sylvie en donnera finalement cinq compte-tenu du succès obtenu. Des spectateurs prestigieux viennent assister au show, parmi lesquels Lolanda da Costa e Silva, la femme du président brésilien en exercice, à qui Sylvie, coachée par Castega, dédicace une chanson : |
Tenho o prazer e a honra de saludar la dona que esta entre nois ; le quero dedicar a minha proxima cançao que se chama "Un peu de tendresse". |
J'ai le plaisir et l'honneur de saluer la dame qui est parmi nous ; je voudrais lui dédier ma prochaine chanson, qui s'appelle "Un peu de tendresse" |
Le public s'y montrera sensible. Le 22 août, c'est au tour de Maria do Carmo, fille de Roberto Costa de Abreu Sodré, gouverneur de l'état de São Paulo, d'honorer Sylvie de sa présence. |
La partie spectacle est organisée par un imprésario, Marcos Lázaro qui pour des raisons financières ne parvient pas à faire venir Sylvie à Rio . Il faut dire que Sylvie voyage avec 16 personnes et que son cachet s'élève à 40 000 $ par représentation. C'est alors que le plus grand imprésario brésilien, Ricardo Amaral, prend le relai pour tenter de produire Sylvie à Rio, mais aucune salle n'est disponible. Il va jusqu'à envisager d’interrompre pour trois soirs la série de concerts de la chanteuse Elis Regina au Sueta , mais l'orgueil brésilien est en jeu, l'idée fait long feu. Il prend alors à sa charge la venue de Sylvie dans la capitale culturelle du Brésil pour le tournage du show pour la télévision . Le programme sera diffusé en fin d'année.
Arrivée à Rio le 22 août en compagnie de Gunter Sachs , Sylvie enchaine les interviews pour les radios et la presse écrite et participe à quelques soirées au sein de la "jet-set" locale : |
"Em Rio, a festa que Leila e Roberto Civita deram para apresentar Sylvie Vartan e Gunther Sachs foi muito reussie. Dentre as muitas mulheres elegantes destacavam-se Joan Guerreiro com calças de samurai, Lucia Mattarazzo com um modelo de Dener, todo de pailletés em tons turquesa degradé, Luciana Pignatelli, com seus jà famosos anéis e um penteado lindo feito por ela mesma. A senção de noite foi Sylvie Vartan, com um vestido deslumbrante, curtissimo, todo bordado em pailletés brancos e chapinhas de metal". Correio da Manhã - 25 août 1968 |
"A Rio, la soirée donnée par Leila et Roberto Civita en l'honneur de Sylvie Vartan et Gunther Sachs fut un grand succès. Parmi les plus élégantes on remarquait Joan Guerreiro qui portait une culotte de samouraï, Lucia Mattarazzo avec un modèle de Dener pailleté dans des tons dégradé turquoise, Luciana Pignatelli arborait ses célèbres anneaux et un chignon qu'elle s'était fait elle-même. Au cours de cette soirée c'est Sylvie Vartan qui fit sensation dans une splendide robe ultra courte, entièrement brodée de paillettes blanches et de cabochons en métal". (Robe YSL) |
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Revue de presse
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SYLVIE VARTAN : LA MUSIQUE PLUS QUE LA MODE
Pantalon rouge, bottes noires, col roulé blanc et cardigan rouge ajusté, Sylvie Vartan est arrivée pour sa conférence de presse. Très timide, tortillant ses doigts et jouant sans cesse avec son alliance, évitant le regard des journalistes, elle fuit toutes les questions qui touchent de près ou de loin à la mode.
Guy de Casteja qui sert d’interprète indique que la tête pensante de sa maison de création est Mr Rolland Berda, directeur de la fabrication. Les réponses de Sylvie restant vagues et brèves , Mr Berda se charge d'apporter les précisions nécessaires.
Sylvie est surtout chanteuse et c’est peut être la raison pour laquelle elle s'est montrée peu à son aise avec les questions revenant sans cesses autour de la mode.
"Je fais de la mode pour m’amuser. Mon métier c’est de chanter" . Elle ne s’occupe pas de l’administratif ni de la fabrication. Elle ne s’occupe que de dessiner et de créer des modèles.
Sylvie est venue sans mannequins, les quatre filles qui l'accompagnent sont des danseuses participant au défilé qui sera présenté ce soir à la FENIT. Les modèles seront portés par quatre brésiliennes, Lula, Malu, Nice et Jane.
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LA MODE DE SYLVIE N'EST FAITE QUE POUR ELLE
Lors du défilé de Sylvie Vartan, les quatre danseuses, légères et grâcieuses, ont rapidement fait oublier l’aspect mode au public, en interprètant parfaitement une chorégraphie tendance. Les danseuses évoluaient entre chaque passage de mannequins. Sylvie est apparue vêtue d’un pantalon noir à taille haute, d'une large ceinture rouge et d'un chemisier blanc aux manches oversize, dans le style des orchestres mambo, elle a chanté une douzaine de chansons. Tout au long du show son groupe "Les Angels" a joué de manière assourdissante.
La mode Sylvie
Les vêtements que Sylvie propose sont principalement à base de velours noir, des manteaux de cuir portés sur des robes de daim de style "apache". Le tout dans un genre "jeune fille" assez seyant quoiqu'un peu théâtral. Voilà en gros le style Sylvie. Le long l'emporte sur le mini. Dans son manteau avec sa ceinture de torreador, elle fut la reine de la soirée. Les chaussures à talons hauts sur des pantalons ajustés de couleur mettent en valeur les gilets et les vestes de cuir. Les vêtements "sport" sont assortis de bonnets ou de casquettes, comme les aime Sylvie. Les modèles les plus applaudis furent les trois-quarts, ceinturés près du corps. Les petites robes de flanelle grise à la taille marquée de blanc firent aussi leur effet. Quant aux quatre danseuses, elles ajoutent beaucoup de charme et portent parfois de superbes vêtements de façon inattendue. Par exemple un manteau de fourrure qui lorsqu’il est déboutonné révèle un bikini imprimé ultra-mini. Ce fut le final du défilé avant le show de Sylvie. La chanteuse française, charmante, s’est essayée à quelques mots de portugais. " Je vous remercie, je suis très heureuse de chanter pour vous ce soir, je ne parle pas très bien le portugais mais je vais apprendre".
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Le talent de Vartan (Article : Desfile dos manequins de Gunther Sachs na Fenit foi a maior decepção até agora)
(...) Si le défilé Mic Mac a déçu le public, on s'est tous enthousiamés pour la chanteuse française Sylvie Vartan, un jeune fille réservée , et pour son grand talent. Son succès fut tel et sa présence a suscité tant d'articles qu'on lui a demandé de prolonger son spectacle. (...)
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Sylvie Vartan crée une mode jeune pour des femmes jeunes et décontractées comme elle l'est elle-même. |
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