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Sylvie Vartan Italie 1969
Nous étions en 1968 quand nos écrans de télé noir et blanc servaient de cadre à une jeune blonde qui chantait avec un léger et délicieux accent français. Auparavant, Sandie Shaw nous avait déjà ouvert à d'autres paysages musicaux . Mais si l’anglaise allait pieds nus, c’est parfaitement chaussée que Sylvie Vartan s’installa dans notre imaginaire. Talons ou bottes, féminine jusqu’au bout des ongles, masculine ou émancipée, androgyne, totalement insolite pour l’Italie des années 60. A cela il faut ajouter une musique alors considérée comme "moderne", un rock-twist qu’on appelait "yéyé". Bien-sûr nous avions Mina, Nada, Cinquetti, Zanicchi, de grandes chanteuses mais encore prisonnières d’une Italie démocrate-chrétienne et bigote. L’apparition de la petite française qui dansait et chantait « Comme un garçon mes cheveux sont défaits, je porte le pull que tu portes aussi et une ceinture à mon pantalon » fut une déflagration (…) 1968-1969, deux années seulement et il y a si longtemps. Deux années où à 20h30 elle était la reine de nos samedis soir. Come un ragazzo, Due minute di felicita, Irresistibilmente, Buonasera buonasera, Una cigale canta ou Zum zum zum , une poignée de chansons à jamais gravées dans notre mémoire ...
Laura Putti - La Repubblica - 20/02/2011. |
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En 1969, la carrière de "La Vartan" en Italie est déjà bien installée . Trois de ses chansons ont été de gros succès l’année précédente. Son nouveau single "Irrésistibilmente" commence fort et RCA projette de sortir "La Maritza", qui a fait un malheur en France. Pour autant, Sylvie en Italie, ce n'est pas qu'une succession de tubes. La presse italienne s’intéresse à sa vie privée. Pas une semaine ne passe sans qu'elle évoque les rapports conflictuels des couples célèbres, notamment Taylor-Burton, Onassis-Callas, puis Onassis-Jackie Kennedy , Bardot et ses fiancés successifs, et pour doper les tirages et tenir en haleine le lecteur, rien n'interdit de pimenter un peu la vérité. Les italiens se délectent à détester les Divas et leurs caprices. Dès 1968, Sylvie Vartan est décrite comme une star qui se distinguerait par sa froideur, son ambition et son manque d'humour, à la tête d’un empire de prêt-à-porter, ayant même un organe de presse à sa dévotion ("Le Journal de Sylvie"). Par ailleurs, et ce n’est pas la moindre de ses qualités pour le public, Sylvie est aussi une "mama" qui s'occupe bien du petit David... mais moins bien de "son jeune mari, Johnny Hallyday, rocker immature qui a tenté de se suicider quand elle a voulu le quitter" (bien que plus âgé que sa femme, il est souvent précisé que Johhny est jeune). Leur emploi du temps est disséqué par les chroniqueurs, le constat est vite établi, ils passent peu de temps ensemble. Pour certains journalistes, il est naturel que Johnny soit en tournée, par contre Sylvie aurait peut-être mieux à faire que de planifier sa carrière : s'occuper un peu plus de son mari, par exemple...
En cette année 1969 Sylvie est en Italie, Johnny également, pour y tourner "Le spécialiste" de Sergio Corbucci, les protagonistes sont réunis pour y jouer leur partition. |