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Afin de mettre en relief les points de repère biographiques les plus importants, la liste des disques,
dates de concert, passages TV répertoriés dans ces pages est volontairement sélective.
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Photos et bibliographie pour la période 1944-1960 : "Si je chante" - Sylvie Vartan - Editions Filipacchi (1981) "Entre l'ombre et la lumière" - Sylvie Vartan - XO Editions (2004) "Maman" - Sylvie Vartan - XO Editions (2016)
Sylvie Vartan voit le jour le 15 août 1944 à Iskretz (Bulgarie). Son père Georges Vartan est attaché de presse à l'ambassade de France. Sa mère Ilona Mayer est d'origine hongroise. Son frère Edmond est de 7 ans son aîné...
Sylvie grandit à Lakatnik puis à Sofia, entre quiétude affective absolue et sentiment latent d'insécurité lié au vécu de sa famille sous le régime communiste...
A l'âge de 6 ans, elle participe comme figurante au tournage du film "Sous le joug turc" : dès lors, la petite Sylvie ne se rêve plus qu'en actrice...
Mais pour l'heure, la famille Vartan, qui endure le stalinisme après avoir subi le nazisme , ne vit que dans un seul espoir : migrer en France, "le pays de la liberté" ... Grâce à leur grand-père paternel, Robert , qui a vécu en France, les enfants baignent d'ailleurs dans une atmosphère imprégnée de culture française... Après deux années de tergiversations administratives, les autorisations nécessaires au long voyage sans retour sont enfin réunies ...
• 15 août 1944 : Naissance de Sylvie Vartan à Iskretz (Bulgarie) • 1950 : A l'âge de 6 ans, elle est figurante dans le film "Sous le joug turc". • Décembre 1952 : Le couple Vartan et leurs deux enfants Edmond et Sylvie émigrent en France.
1952 - 1960
Décembre 1952 : Après avoir silloné durant trois jours la Bulgarie, la Yougoslavie, l'Italie du Nord et la France en troisième classe du "Simplon Orient-Express" , les quatre membres du clan Vartan arrivent à Paris, avec quelques bagages pour seule fortune ... Nous sommes à la veille des fêtes de Noël et les étalages de nourriture foisonnent ... C'est principalement ce souvenir que Sylvie gardera de ses premiers pas sur le sol français...
A la suite d'un bref séjour au "Lion d'argent", ils s'installent à quatre dans une petite chambre de l'hôtel d'Angleterre, rue Montorgueil , non loin des Halles où Monsieur Vartan trouve rapidement du travail comme manutentionnaire. Ils y resteront quatre ans.
En 1956, le couple Vartan acquiert à crédit son premier appartement situé à Clichy-sous-Bois, avant de retourner vivre à Paris , en 1960, dans le 12ème arrondissement. A chaque étape, Sylvie fréquente les écoles publiques de proximité, successivement l'école primaire Jussienne, le lycée Victor Hugo, le lycée pilote mixte du Raincy puis le lycée pour filles Hélène Boucher aux méthodes pédagogiques beaucoup plus rigides...
Sylvie a maintenant 16 ans. Son frère Edmond, devenu trompettiste, (il se fait désormais appeler Eddie) l'influence considérablement, entre jazz et rock, dans ses premières découvertes musicales ... En 1961, il abandonne ses études de droit pour un poste de directeur artistique chez Decca....
• Décembre 1952: la famille Vartan arrive à Paris à la veille des fêtes de Noël. • 1953 : A Paris, Sylvie Vartan intègre l'école publique où elle apprend le français qu'elle maitrise sans accent au bout de deux ans
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Après avoir définitivement abandonné le lycée, Sylvie monte sur scène et assure les premières parties de vedettes confirmées, voire des plus grands artistes comme Gilbert Bécaud.
A cette époque, rock et chanson française ne sont encore liés d'aucune manière, la chanson française se définissant jusqu'ici par la mise en valeur du texte à l'inverse du rock privilégiant la musique. C'est donc tout naturellement que le répertoire yéyé est principalement constitué d'adaptations de succès anglo-saxons...
A la fin de l'année, elle obtient son premier véritable hit avec "Locomotion". A partir de ce 45 tours, les photos des pochettes de disques de Sylvie seront pour la plupart signées Jean-Marie Périer. Le légendaire ex-reporter de SLC confie bien volontiers que Sylvie Vartan est l'artiste qu'il a le plus photographiée... Ses images sont devenues emblématiques et font partie intégrante de la carrière de la chanteuse.
Quelques années plus tard, Benjamin Auger et Tony Frank sauront également se faire une place auprès de Sylvie en l'accompagnant dans ses périples autour du monde...
En novembre, avec "Tous mes copains", Sylvie tient son premier grand tube (EP "Moi je pense encore à toi") composé par Jean-Jacques Debout. Dans la foulée, elle sort son premier 33 tours, "Sylvie"
• Janvier : EP "Est-ce que tu le sais"" - RCA 76.547 • Mars : EP "Qui aurait dit ça" - RCA 76.562 • Mai : EP "Baby c'est vous" - RCA 76.572 • Mai et juin : première tournée en première partie de Gilbert Bécaud (un mois). • Juillet : EP "Madison twist" - RCA 76.588 • Août : première scène hors de France (Belgique , Festival International de Jazz de Comblain-La-Tour les 4 et 5 août) • Octobre : EP "Le locomotion" - RCA 76.593 • Octobre - Novembre-Décembre : tournée - Gala des étoiles de SLC (environ 40 dates) avec Richard Anthony et Leny Escudero. • Novembre : EP "Moi je pense encore à toi" - RCA 76.602 • Novembre : LP "Sylvie" - RCA 430 103
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Portée par le triomphe du single "Si je chante", Sylvie Vartan est programmée à l'Olympia : 41 concerts sur trois semaines à raison d'un, de deux ou de trois par jour selon les dates.
Le principe du spectacle, imaginé par Bruno Coquatrix, est de réunir sous la même affiche les N°1 du moment en Angleterre, en France et aux USA. Le nom de Sylvie Vartan brille au fronton du célèbre music-hall parisien aux côtés de ceux de Trini Lopez et des Beatles. Trois répertoires, trois publics bien différents, et la presse qui l'attend au tournant…
A l'inverse de ce que ses détracteurs escomptaient peut-être, son succès contraint les critiques à ronger leur frein…
Côté orchestre, elle est soutenue par une solide formation . Son frère Eddie a recruté les anglais Micky Jones (futur leader du groupe "Foreigner") et Tommy Brown. Pour elle, ils composent également plusieurs titres originaux.
Lors de cet Olympia, elle crée la chanson que Charles Aznavour vient de lui offrir pour le film "Cherchez l'idole" et à laquelle le public va bientôt l'identifier : "La plus belle pour aller danser". Ce sera le plus gros succès de sa carrière.
Sur scène, son style a évolué vers plus de féminité et de glamour.
Le quotidien "Le Provençal" la surnomme "L'ange bleu de la chanson française".
Aux USA, le magazine "Life" publie un article intitulé "Hooray for the Yé-Yé girls" ( sur les trois pages de l'article, deux lui sont consacrées) à la suite duquel elle participe à son premier concert à Broadway .
En août, le magazine féminin "Marie-Claire" constate que "Sylvie Vartan est devenue le modèle qui remplace celui de Brigitte Bardot"!
Même Catherine Deneuve rend provisoirement les armes lorsqu’elle déclare au "New York Times" : "It is Sylvie Vartan they copy, with her flying curls, not me". *
A partir de 1964, Sylvie Vartan devient la vedette féminine la mieux payée en France. Sa tournée d'été remporte un succès retentissant.
A Marseille, son triomphe au théâtre du Pharo donne lieu à la programmation de cinq nouvelles dates à l’automne.
Pour conquérir les marchés allemand et italien, RCA l'incite à adapter ses succès .
En novembre elle est de nouveau aux USA, accompagnée par son frère. Cette fois, c’est à New-York qu’elle enregistre en anglais les titres de l’album "Gift wrapped from Paris" (qui sera augmenté de quelques sessions réalisées à Nashville fin 1963)
* "New York Times", 15 décembre 1964
• 16 janvier - JT 20h : reportage sur l'Olympia • Du 16 janvier au 5 février : Sylvie donne 41 concerts à l'Olympia aux côtés de Trini Lopez et des Beatles. Elle crée sur scène "La plus belle pour aller danser". • Février: Espagne - TVE Gran Parada - présenté par Ramón Díez et Carmina Alonzo - Sylvie chante "Si je chante" • 27 février : Sortie du film "Cherchez l'idole" • Mars : EP "La plus belle pour aller danser" - RCA 86.046 • Mars : LP "Sylvie à Nashville" - RCA 430 154 • A partir de mars : Portugal, Espagne et un premier passage aux Etats-Unis (Le 3 juin au Palladium de Broadway, New-York). • 27 Mai première télévision en Italie. Incontro a Roma - "Canta insieme a me" • Premier single en italien "Canta insieme a me / La più bella" RCA 45N-1406 • Juin : Tonight Show, elle chante "My whole world is falling down" et "La vie sans toi" . • Juin : EP "Mister moonlight" - RCA 86.054 (en allemand) • Juin : EP "Sha la la" - RCA 86.060 • A partir de juillet : tournée d'été, principalement dans les casinos des stations balnéaires, avec Franck Alamo en vedette américaine. • Octobre : EP "L'homme en noir" - RCA 86.071 • A partir d'octobre : tournée d'automne (Belgique, France : environ un mois). • 21 octobre : Sortie du film "Patate" de Robert Thomas où elle donne la réplique à Pierre Dux Danielle Darrieux et Jean Marais • 30 octobre : "7 jours du monde" - "Sha la la" et interview par Lise Elina. • 5 décembre : Hello Paris"- Trio "Nous on est dans le vent" avec Françoise Hardy et Pétula Clark
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Cela fait maintenant deux ans que Sylvie Vartan est en couverture des magazines dans toute l’Europe continentale.
"La plus belle pour aller danser" (アイドルを探せ, "Cherchez l’idole" en japonais) se classe N°1 dans les charts pendant plusieurs semaines. C’est un tube sans précédent pour une chanson française au Japon. Il ne sera jamais égalé.
Pendant deux ans, Sylvie Vartan reste la chanteuse étrangère vendant le plus de disques au Japon.
Encore un voyage le 8 novembre , cette fois en Angleterre pour un concert de prestige, le "Royal Variety Performance" en présence d' Elisabeth II. Son choix de porter pour sa prestation devant la reine une tenue de scène veste-pantalon met la presse anglaise en émoi ...
L’union des deux idoles fut un évènement considérable, la plus grande exposition médiatique de la décennie pour des artistes français. Elle fut vécue comme un véritable "comte de fée des temps modernes" et peut être considérée comme l’apogée du mouvement yéyé…
• Janvier : EP "Dans tes bras" - RCA 86.084 • Février : la tournée passe par la Turquie (quatre concerts à Istanbul), la Grèce et le Portugal. • Mars : LP "A gift wrapped from Paris" (USA) - RCA LSM-3438 (Mono) et LPS-3438 (Stéréo) • 16 mars: Etats-Unis : Hullabaloo Show : "I made my choice" "Ne t'en va pas/Comin' home" (en duo avec Jack Jones) • Avril : EP "Cette lettre-là" - RCA 86.096 • 12 avril : mariage avec Johnny Hallyday • Mai : Japon, 13 concerts • Mai Japon : première présentation d'une collection de prêt-à porter Sylvie Vartan (Seibu, Tokyo) • 17 mai Japon - "Music Fair"- (Fuji TV) "La plus belle pour aller danser", "La vie sans toi", "La La La", "Car tu t’en vas" • 22 mai Japon - NHK: Faisons un rêve "La plus belle pour aller danser", medley "La vie sans toi/dans tes bras" • 26 mai: Etats-Unis : Tonight Show (CBS) • 3 juin : Argentine, deux concerts exceptionnels au "Teatro Opera" de Buenos Aires (20h15 et 22h30) • Juin Uruguay : deux émissions, accompagnée par Eddie Vartan. • Juillet : EP "Quand tu es là" - RCA 86.108 • Juillet-août: Tournée d'été en France et en Afrique du Nord (Maroc et Tunisie). • Août : plusieurs concerts en Espagne. • Octobre: lancement en France de la collection de prêt-à-porter. • 11 novembre: Royaume-Uni : Royal Variety Performance à Londres en présence de la reine Elizabeth II. • 12 novembre Royaume-Uni : Ready Steady Go • 14 novembre Royaume-Uni , reportage sur la "Royal Variety Performance" • Novembre: EP "C'était trop beau" RCA 86.125 • 29 décembre : "Show Johnny-Sylvie" réalisé par Jean-Christophe Averty
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Si 1965 fut une année triomphale, 1966 sera le temps des remises en question et des ruptures....
Enceinte, Sylvie annule tous ses projets de tournées, y compris celle prévue au Japon pour le mois de janvier, faisant naître quelques tensions entre elle et une partie de son entourage professionnel.
Il faut dire que le contexte artistique n’est pas des plus favorables . Depuis la fin de l’été 65, la presse annonce la fin du yéyé: pour preuve, Johnny et Sylvie, qui en étaient les stars incontestées, passent brutalement , entre 1965 et 1966, de la première à la dernière place dans le classement des chanteurs français les plus populaires publié par l'Express.
Faut-il y voir une conséquence de la surexposition médiatique des années précédentes ? Dans son émission "Discorama", Denise Glaser fait remarquer à Sylvie qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’elle ne soit présente dans la presse...
Le manager des débuts, Johnny Stark, prend de nouveaux poulains sous son aile, ce qui semble décider Sylvie et Johhny à s'en séparer ; il est remplacé par Eddie Vartan.
Cette année-là, Sylvie enregistre un album aux arrangements sophistiqués concocté par ses musiciens anglais Micky Jones et Tommy Brown, qui rencontrera relativement moins de succès que les précédents.
Sa chanson "Il y a deux filles en moi" écrite par Jean-Jacques Debout n’a pas l’impact escompté, ce qui ne l’empêche pas de se classer deuxième meilleure vente de EPs du semestre chez RCA.
Pour l'heure, toute l'énergie de Sylvie est tendue vers sa maternité et accessoirement vers ses collections de mode.
Depuis le début de l'année, elle arbore un nouveau look, son emblématique carré blond laissant place à une "frange rideau".
Fini les robes en mousseline de chez Real, elle puise désormais soit dans ses propres collections, soit dans la Haute Couture de Dior ou Saint Laurent.
En novembre, alors qu'on la disait loin de la chanson, elle se rend en Turquie pour une tournée de neuf dates, accompagnée d'un nouveau groupe rassemblé par son frère . Son show est entièrement renouvelé, rythmé, marqué par l’apport d’éléments de R&B. Pour la première fois, elle s'entoure de deux danseurs.
A son retour, l’Agence France Presse annonce que Sylvie et Johnny reprennent la vie commune. L’intérêt de David semble avoir pesé dans la balance...
• 12 Janvier : Allemagne - Concert à Munich filmé pour la TV: Show Um Mitternacht - Avec Johnny Hallyday • Février : EP "Il y a deux filles en moi" - RCA 86.145 • Février : LP "Il y a deux filles en moi" - RCA 431 012 • 8 mars : Belgique : Tienerklanken • 26 mars Pays-Bas : Tien Tien • 27 mars : Discorama (Interview Denise Glaser) • Juillet : EP "Mister John B." - RCA 86.170 • 14 août : naissance de son fils David • Octobre : EP "Ballade pour un sourire" - RCA 86.181 • Premier single en néerlandais SP "Ballade voor een glimlach (Ballade pour un sourire) / Het is voorbij (Cette lettre-là)" (Pays-bas) RCA 55 1102 • Premier single en allemand SP " La chanson en allemand / Nur ein Lächeln blieb (Ballade pour un sourire)" (Allemagne) RCA 47 9741 • Premier single en espagnol SP "Balada para una sonrisa (Ballade pour un sourire) / La canción (La chanson)" (Espagne) RCA 3-10205 • Novembre : Tournée en Turquie - 9 concerts Istambul, Izmir, Ankara. • Décembre : EP "Par amour, par pitié" - RCA 86.187 • 16 décembre Pays Bas : FanClub - "Ballade voor een glimlach" • Décembre Allemagne : "Nur ein Lächeln blieb" • 25 décembre : 16 millions de jeunes spécial Sylvie Vartan : émission-portrait de 45 mn au cours de laquelle elle interprète 9 chansons.
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En février, Sylvie se rend avec Johnny Hallyday en Amérique du Sud. Au cours de la tournée qui les attend en Argentine , ils chantent jusqu’à trois fois par nuit, réunissant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs . Après une escale touristique au Brésil , la tournée passe par la Guyanne, les Antilles et se termine au Québec avec quelques émissions de télévision.
Le 11 avril, elle est victime d’un terrible accident de voiture au cours duquel sa meilleure amie Mercedes Calmel, qui la secondait dans la création de ses modèles de prêt-à-porter, trouve la mort. Ses tournées en Italie, en Afrique et une fois de plus au Japon sont annulées...
La convalescence est longue ; bien qu'ayant le bras dans le plâtre, elle décide quand-même de partir en tournée.
Entre juillet et août, dans sa rolls blanche dont la portière est ornée d'un coeur rose, elle sillonne l’Italie dans tous les sens. Ses deux concerts à la Bussola signent l’ampleur de son succès. La version italienne de "Comme un garçon", "Come un ragazzo" , est un tube majeur, qui dépasse même la version française.
En Espagne, le 12 août, elle réunit 30.000 personnes à Barcelone.
Une semaine plus tard, débarrassée de son plâtre, elle s’envole pour le Brésil pour un séjour d'une semaine. A São Paulo, elle présente sa collection automne-hiver 68 dans une formule associant tour de chant et défilé.
Sitôt rentrée du Brésil, les 7 et 8 septembre, elle donne deux concerts en Grèce avec Johnny Hallyday au Palais des Sports de Thessalonique dans le cadre de la célèbre Foire internationale avant de préparer sa rentrée parisienne.
Refusant de faire dépendre sa carrière de sa seule capacité à décrocher des tubes, elle réfléchit à la manière de dépasser la formule du simple récital dont elle pense avoir fait le tour. Pour son Olympia du 3 au 9 décembre, son tout premier seule en vedette, elle innove et pose les jalons de l' évolution de ses spectacles vers un concept plus théâtral alliant chansons, danse, costumes, lumières et décors: un genre qu'elle va développer pendant vingt ans à une échelle jusque là inconnue en Europe et qui va lui permettre d'affirmer puissamment son personnage.
Pour sa silhouette de scène, de plus en plus sophistiquée, elle collabore avec le créateur le plus en vue de sa génération, Yves Saint Laurent. Elle est la première chanteuse de la variété moderne à faire appel à la Haute Couture pour ses costumes de scène. Plus tard, Bob Mackie , Jean-Paul Gaultier ou encore Karl Lagerfeld contribueront également à façonner un personnage toujours plus spectaculaire et glamour
Le 4 décembre, pour la première fois, un show télévisé spécial Sylvie Vartan est programmé : "Jolie poupée", de Maritie et Gilbert Carpentier. C'est un succès retentissant. Dès lors, en plus d'être une star de la scène et du disque, elle devient l'une des figures de la variété les plus populaires de la télévision française, que l'on sollicite pour animer en vedette de nombreuses soirées, notamment lors des fêtes de fin d'année.
L’écho de son succès à l’Olympia s'est fait entendre hors des frontières et son show "Jolie Poupée" est une des meilleures exportations de la télévision française lors du Marché International Des Programmes De Télévison, le MIPTV.
1968 s’achève en Yougoslavie avec un show télévisé de prestige diffusé le 31 décembre . Yves Montand et Françoise Hardy font également partie de la programmation.
• Février : tournée avec Johnny Hallyday en Argentine, Guyanne, Guadeloupe et Martinique. • Mars : Argentine - Spectacle au théâtre "Opera" de Buenos Aires • Mars - Canada - "Jeunesse d'aujourd'hui" - présenté par Pierre Lalonde: Comme un garçon et "Copains d'abord " présenté par Michel Trahan • Mars : EP "L'oiseau" - RCA 87.050 • 8 avril : Musicorama. Elle chante 12 chansons. • 11 avril : grâve accident de la route qui met un point d'arrêt à ses projets (tournée en Afrique, Japon...) • 29 juin : Italie - Mostra Internationale di Venizia - Come un ragazzo • 29 juin : Italie - "Chissà qui lo sa?" - Come un ragazzo • Juillet : EP "Baby Capone" - RCA 87.071 • Juillet : Italie, première grande tournée. • Août : La tournée se poursuit en France et en Espagne. • 12 août : concerts à Barcelone où elle est applaudie par 30 000 spectateurs. • Du 19 au 27 août : Brésil - Concerts et présentations de sa collection de mode à la FENIT de São Paulo. • Grèce : les 7 et 8 septembre au Palais des Sports de Thessalonique. • 27 octobre Italie : "Settevoci" - Come un ragazzo • Novembre : EP "La Maritza" - RCA 87.074 • Décembre : LP "La Maritza" - RCA 740 039 • Du 3 au 9 décembre : Olympia (16 chansons) 10 représentations, dont 3 le 8 décembre. • Décembre : Tournée en France jusqu'au 22 décembre. • 4 décembre 1968 : "Jolie Poupée" Première émission de Maritie et Gilbert Carpentier consacrée en vedette à Sylvie Vartan. • Yougoslavie : Show TV tourné à Belgrade, diffusion le 31 décembre. avec Françoise Hardy, Yves Montand ...
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Début janvier, Sylvie s'envole avec Johnny et Jean-Marie Périer pour une semaine de vacances au Brésil . De retour à Paris, elle se retrouve avec un agenda particulièrement chargé, le plus dense depuis 1965. Avec son spectacle de l'Oympia et ses six danseuses , elle entreprend une tournée de plus de 100 dates qui s'étend tout au long de l’année 1969, un record pour une chanteuse à cette époque.
Sur ce point, en s'inscrivant dans le sillage des "marathoniennes de tournées" comme Edith Piaf ou Dalida, Sylvie Vartan est une exception parmi les chanteuses de sa génération. De son côté, Françoise Hardy abandonne définitivement la scène en 1968 en ayant constamment ralenti le ryhme de ses concerts au cours des cinq premières années de sa carrière. Quant à Sheila, elle y renonce dès 1964 après avoir interrompu sa première tournée. Elle ne remontera sur les planches qu'en 1985.
En 1969, Sylvie Vartan est la chanteuse d’Europe continentale la mieux payée, devant Dalida et l'italiienne Mina. ( Exemples en Espagne : Sylvie Vartan 8.000*, Dalida, Mina, 7.200*, Patty Pravo 5.500*, Milva 5000*, Adamo 4.000*, Tom Jones 35 000*) *pesetas.
Sur le marché du disque transalpin, elle est toujours numéro 1 avec "Zum Zum Zum", son plus grand tube dans la péninsule. Sur la RAI, le samedi soir, elle va susciter pendant sept semaines la ferveur des téléspectateurs italiens avec "Doppia Coppia", une série de shows dont elle est à la fois la vedette et l'animatrice. L'humoriste Alighiero Noschese, l'actrice Bice Valori et le chanteur Lelio Luttazzi en sont les autres co-présentateurs.
L'émission respecte toujours la même trame ; elle commence avec Sylvie qui chante "Buonasera buonasera". Puis, en alternance avec la prestation d'un invité, Sylvie interprète systématiquement deux chansons, dont une entièrement mise en scène. Chaque semaine, elle rejoint Luttazzi près du piano pour un duo jazzy, c'est en quelque sorte la griffe de l'émission . L'heure se termine avec Sylvie et son lancinant "Blam Blam Blam" utilisé comme générique de fin.
Le succès de "La Maritza" s'étend désormais de Turquie jusqu'au Brésil et même en Finlande. La tournée est la plus longue depuis 1965. Elle traverse l’Iran, les Pays Bas (avec notamment un récital pour la télévision néerlandaise), plusieurs pays d'Afrique francophone et bien-sûr l'Italie, où le montant de ses cachets affole la presse. Débutés en février, les galas se poursuivent jusqu’en automne.
En fin d'été, à l'initiative de l'attachée de presse Sophie Issartel, Sylvie Sheila et Françoise Hardy se retrouvent à Saint-Raphaël . Avec Johnny Hallyday , elles posent pour les photographes. Leurs looks respectifs, éloignés en tous points de ceux qu'elles arboraient en 1964, illustrent à merveille le changement d'époque qui s'est opéré depuis leurs débuts . Il faudra attendre 2006 pour que Jean-Marie Périer réunisse une dernière fois les trois icônes françaises des sixties.
A partir de novembre, Sylvie participe à l'émission-jeu "Canzonissima", véritable institution de la RAI, au cours de laquelle les prestations des artistes sont soumises aux votes des téléspectateurs. Eliminée à une semaine de la fin, elle préfère rejoindre Johnny en Jamaïque plutôt que d'être présente lors de la finale, ce qui lui vaut de nombreuses critiques et conforte sa réputation de diva capricieuse.
A l'automne le couple Vartan-Hallyday s'installe dans un gigantesque appartement parisien fastueusement décoré. Situé non loin du Trocadéro, il devient rapidement un lieu d'attroupement pour les fans des deux stars.
• Février : EP "On a toutes besoin d'un homme" - RCA 87.076 • "Sylvie à l'Olympia" - Court métrage de 30 mn réalisé par Jean Pourtalé (diffusé en salle). • Tournée de février à octobre - Plus de 100 dates à travers la France, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas, l'Iran. • Mai: le Congo- Brazzaville, le Congo-Kinshasa, la Côte d'Ivoire, le Niger, le Sénégal et le Maroc. • Italie : Doppia Coppia (Canal 1) série de 7 émissions diffusées chaque samedi du 8 mars au 26 avril. • Mars : LP "Sylvie" - RCA LSP 10205 (Italie) • 14 mars Allemagne : "Gala-Abend der Schallplatte POP", au Sender Freies à Berlin. • Mai : EP "Sylvie chante en italien" - RCA 87.087 • 7 Mai - Show Smet - Duo "Croque la pomme" avec Johnny Hallyday • Juin : EP "C'est un jour à rester couché" - RCA 87.088 • 3 juillet Pays-Bas : (Canal Nederland 2) "Parijs in Emmeloord" récital de Sylvie Vartan avec "The Angels". Production Krijn Torringa, régie John Schelfhout, 50 mn. • 18 octobre Italie : Canzonissima "Festa nel cuore, festa negli occhi" • 29 novembre Italie : Canzonissima "Abracadabra" • Décembre : EP "Abracadabra" - RCA 87.101 • 29 décembre: Sylvie Sacha Show - 120 mn. Présenté par Sylvie Vartan et Sacha Distel .
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En janvier 1970 , Sylvie tourne une séquence pour la télévision allemande, dans laquelle elle chante "La Maritza" tout en présentant les modèles de sa nouvelle collection. Comme sur les photos de fin 69, elle porte les cheveux très longs, la mèche déportée sur le côté gauche : ce sont déjà les prémices du look 70's de Sylvie Vartan, le plus emblématique de sa carrière.
A la suite du formidable succès du Sylvie Sacha Show, l'ORTF lui propose d'être la vedette d'un "Sylvie Show" qui aurait été la première émission en couleur spécifiquement dédiée à un artiste sur la télévision française. Le tournage est prévu pour février mais une fois de plus, le destin en décide autrement.
Lors d'un déplacement en voiture aux cotés de son mari Johnny Hallyday (qui est au volant), le véhicule dérape sur une plaque de verglas ; Sylvie est projetée contre le pare-brise. Elle est transférée en urgence à Paris. Lorsque les membres de son entourage découvre la gravité des blessures sur son visage, beaucoup pensent qu’elle ne pourra plus monter sur scène. Pour fuir la pression des médias, mais aussi pour rencontrer les meilleurs chirurgiens, elle s'envole pour New York.
Au cours de sa convalescence qui dure plusieurs mois, elle rencontre Jojo Smith , un chorégraphe afro-américain qui lui donne ses premiers cours de danse. Il la guide dans sa découverte des courants musicaux et des spectacles qui font fureur à Greenwich Village et Harlem, faisant naître en elle de nouvelles envies artistiques.
A New-York, elle enregistre le single "Aime-moi", qui en France atteint le top 10 bien qu'elle ne puisse en assurer la promotion. Billboard et Cashbox annoncent pour l'été un LP ("Aime-moi") comportant une face en français et l'autre en anglais. Finalement, on n'y retrouve que deux titres en anglais, les quatre autres initiallement prévus étant remplacés par les chansons du dernier EP de 69, ce qui diminue la cohérence du disque. De tous ses albums des années 60 et 70, ce sera sans doute celui qui aura le moins marché.
Portée par ses expériences new-yorkaises, Sylvie confie ses envies à son directeur directeur artistique, Jean Renard. Inquiet de la voir monter un nouveau spectacle sans qu’elle soit en mesure d' en assurer la promotion et sans véritable tube, il s'oppose au projet. Elle trouve un allié en la personne du directeur de l’Olympia Bruno Coquatrix, qui lui propose deux semaines en ouverture de la saison d’automne.
A partir de là, on ne parle plus de mode. Sylvie met fin à cette activité qui lui pèse depuis la mort de Mercedes.
A New-York, avec Jojo Smith, elle conçoit un show radicalement différent de ce qu'elle a fait jusque là. Il s’agit cette fois de recréer à Paris l’ambiance survoltée de l’Apollo Theater. Jojo Smith réunit une troupe de 8 danseurs pour l'entourer dans les ballets. La rythmique du show est assurée par ses complices des débuts, les musiciens anglais Micky Jones et Tommy Brown. De son coté, Yves Saint Laurent lui dessine une nouvelle silhouette de scène. Pour les costumes, il choisit des matières luxueuses : daim pourpre incrusté de diamants, body noir, collants fumés et bottes vernies , robe de velours nuit constellée d'étoiles, dégradé de jean bleu ...
Pendant un peu plus d'une heure, les différents tableaux s’enchainent sans temps mort. Le spectacle associe des éléments aussi disparates que le country-rock des Creedence, la soul de la Motown, le burlesque des films muets et quelques anciens succès.
Pour le final, lorsque Sylvie entonne l'hymne hippy de Hair, "Let the sunshine in", elle est rejointe sur scène par ses danseurs et l'ensemble vocal "The Voices of East Harlem" venu de New-York pour assurer sa première partie. A cet instant, la ferveur se répand dans la salle et le public l'ovationne debout. C'est un triomphe retransmis en direct par la radio Europe 1.
Le spectacle est prolongé d’une semaine et les séances sont multipliées. Sylvie chante jusqu’à trois fois par jour (il y aura au total 27 représentations).
Le show et sa préparation font l'objet d'un documentaire diffusé en décembre sur la première chaine sous le titre de "Sylvissima". Les critiques au départ assez tièdes se ravisent et Sylvie reçoit le Triomphe des Variétés le 17 décembre (2).
A partir de novembre elle effectue une tournée dans les grandes villes de France et en Suisse.
Dans les années 60 et 70, les spectacles lors des tournées sont gérés à l'économie. Sylvie est une des premières artistes présentant en province le même show qu'à Paris : musiciens bien-sûr, mais aussi danseurs, décors, lumières, fumigènes... La presse parle de "professionalisme à l'américaine". Cette volonté de se débarasser de "l'amateurisme à la française" lui vaut malgré tout quelques critiques. Les "gardiens du récital traditionnel" n'envisagent les éléments visuels du spectacle qu'avec suspiscion...
Avec recul, on peut analyser que les vieilles rancoeurs de la période yéyé ne sont pas digérées et que l'argument de "l'esbrouffe visuelle" est un nouveau biais pour minimiser les réussites de Sylvie Vartan. Pour le public, il en va tout autrement. La tournée marche très fort, avec notamment cinq représentations à Marseille, deux à Lyon et deux Genève.
Le 23 décembre pour la dernière à Clamart, au moment d’entrer en scène, elle est prise d'une douleur violente et ne peut assurer son show. Les médecins diagnostiquent une hépatite et une fois encore, elle est contrainte de cesser toutes ses activités...
• Japon : SP "Les hommes qui n'ont plus rien à perdre" (#1 "All Japan" Août 70 - # 11 Oricon 1970 - ) • Japon : SP "Irrésistiblement" (#2 "All Japan" Novembre 70 - # 18 Oricon 1970 ) • Janvier: Allemagne : Reportage sur Sylvie à Paris ("Lied ohne wiederkehr" et reportage mode) • 20 février : deuxième grave accident de la route de Sylvie Vartan qui met un point d'arrêt à ses projets et la conduit aux Etats-Unis pour plusieurs mois de convalescence . • 9 mai - TV1 (Italie) Una serata con Sylvie : Récital filmé en juin 1969 au Gatapardo de Rome. • Mai : EP "Aime-moi" RCA 49064 HIT PARADE • Juillet : LP "Aime-moi" RCA 740 045 • EP "La chasse à l'homme" RCA 49079 • 17 septembre : reportage sur l'Olympia JT 20h • Du 17 septembre au 08 octobre : Olympia : 28 représentations. • Novembre: Espagne -TVE- Passaporte a Dublin -"Abracadabra" • Tournée en France du 25 novembre au 23 décembre . • 09 décembre - Sylvissima - 1ère chaine Réalisation Claude Barrois, Images Jean-Marie Périer • LP "Sylvie à l'Olympia" RCA 440 745 • 17 décembre, Théatre Marigny, 25ème nuit du cinéma: "Triomphe" Meilleur spectacle de variétés .
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En début d'année, un jeune auteur-compositeur, Michel Mallory, entre dans l'univers de Sylvie. Pour elle il adapte "Wolf" de Kenny Young, qui devient "Loup" . A l’heure du SP*, la chanson est le titre principal d'un EP** très pop-rock enregistré à Londres avec Chris Kinsey, l’ingénieur du son des Rolling Stones. Sylvie sera l’une des dernières à publier des EP. * SP: "Short Play" (45 t. 2 titres ) ** EP: "Extended Play" (45 t. 4 titres)
Johnny Hallyday ne tarde pas à son tour à remarquer Michel Mallory et l'intègre à son équipe. Devenu en peu de temps l'auteur de prédilection du "couple terrible de la chanson française", Mallory offre à l'un comme à l'autre pendant plus de quinze ans quantité de titres sur mesure par l'intermédiare desquelles les deux amants s'interpellent et se répondent. S'agissant de véritables chroniques en musique de leur vie conjugale, le public n'a guère d'efforts de décryptage à fournir puisque la presse relate déjà leur relation dans toutes ses péripéties et à longueur d'année....
La promotion de ce disque est l’occasion de revoir Sylvie à la télévision. Elle n'y est plus apparue depuis son accident* . Elle s'y montre résolument longiligne, fidèle à la haute couture de Saint Laurent mais aussi adepte de marques plus branchées comme Kenzo ou de quelques stylistes américains. (* Un an d'absence hormis la diffusion de "Sylvissima" en décembre 70)
Son image sophistiquée et sexy tranche avec une attitude de plus en plus réservée lors des interviews. Une dichotomie qui attire même l’attention du très select magazine "Vogue" qui pourtant d'ordinaire ne s'intéresse pas aux chanteuses. Pour Sylvie, les sessions pour le célèbre magazine de mode seront l'occasion de rencontres avec des photographes légendaires comme Helmut Newton ou Guy Bourdin .
Pour la première fois depuis 1965, Sylvie retourne au Japon, après que fin 1970 "Les hommes qui n’ont plus rien à perdre" ait atteint le top 10 des ventes, un succès aussitôt suivi de celui d’un ancien titre également signé Jean Renard, "Irrésistiblement" (#18 Oricon).
Dès son arrivée à l'aéroport, elle se voit remettre trois disques d’or qui représentent un million de disques vendus sur une période d'un an. La tournée est un tel succès qu’elle signe un nouveau contrat pour l’année suivante… En exclusivité pour le marché japonais, le show fait l'objet d'un double album live intitulé "Sylvie à Tokyo" .
A l'occasion de ce voyage, elle accepte d'enregistrer quelques titres en japonais dont le pétillant "Koibito Jidai" qui se classe #16 au hit-parade "All Japan".
Son succès encourage les maisons de disques japonaises à promouvoir de nombreux artistes français dans le cadre d’un courant musical baptisé "French Pop" . Pendant quelques années, Sylvie est désignée comme en étant la reine tandis que Michel Polnareff en est le prince.
De retour en Europe, elle tourne à la fin de l'été dans "Malpertuis", un film fantastique mis en scène par Harry Kümel. Pour sa première apparition au cinéma depuis "Patate" en 1964, elle joue le rôle d'une entraîneuse de bar aux cotés d’Orson Welles et de Mathieu Carrière. L'année suivante, le film est présenté à Cannes sans enthousiasmer partriculièrement le jury . Avec le temps, pourtant, il acquiert un statut de "film culte" auprès des amateurs de fantastique....
Aussitôt le tournage achevé, elle propose deux nouvelles chansons originales avec le single "Annabel" dans la veine hippie-rock de "Loup" ( le précédent 45 tours) préfigurant la parution d'un nouveau 33 tours ...
La sortie imminente de l'album "Sympathie" donne lieu à deux concerts au Palais d’Hiver de Lyon les 11 et 12 décembre 1971. Sylvie est accompagnée sur scène par dix musiciens et choristes et huit danseurs.
Le show, qui reprend la trame de l’Olympia 70 et des récents concerts japonais , s'enrichit des nouveaux titres ainsi que du final "Proud Mary", dans un arrangement assez proche de la version originale d’Ike et Tina Turner.
Le concert est retransmis en direct sur RTL et s'offre aux caméras de François Reichenbach pour les besoins du documentaire "Mon amie Sylvie" qui conduit par ailleurs le célèbre cinéaste à suivre Sylvie en France, aux USA et au Mexique pendant toute une année . Il s'agit du deuxième volet d'une série de deux portraits, le premier, "J'ai tout donné" étant consacré à Johnny ...
L'année se termine en Italie où Sylvie enregistre avec Paolo Dossena quelques chansons dans la tradition "pop-baroque" alors très en vogue dans la péninsule. Le single "Caro Mozart" sort en fin d’année et Sylvie en assure la promotion sur place. Le 31 décembre, elle chante de nouveau à la Bussola (concert retransmis en direct sur la RAI)...
• EP "Loup" - RCA 87.107 • 2 LP "Sylvie à Tokyo" - (Japon) RCA SRA 9276-77 • Tournée Japon du 9 au 26 mai. 6 villes, 21 concerts. • 19 avril - "Marcel Amont sur la 2": Loup, Je t'appelle. • 2 mai : "Télé dimanche": Loup, Beaucoup d'amour, un peu de patience, Je t'appelle, L'herbe folle. • 28 juin : "Show Petula Clark": Loup, Je t'appelle, L'annonce (duo avec Petula Clark). • SP "Annabel" RCA 49.148 • 10 octobre : "Le grand amphi", présenté par Jacques Chancel: A l'eau de la claire fontaine (avec Georges Brassens), Parle moi de ta vie • 28 novembre: "Au risque de vous plaire", realisation J-C Averty: Loup, Je t'appelle, Annabel, Parle moi de ta vie, Dilindam • SP "Koibito jidai" (Japon) RCA SS 2102 • SP "Caro Mozart" (Italie) RCA 1655 • 11 - 12 décembre : Lyon - 2 concerts au Palais d'hiver • 31 décembre: "Invito al Circo" Caro Mozart (Italie): • 31 décembre " Benvenuto 1972", spectacle à la Bussola (Italie) • "J'ai tout donné" film-documentaire de François Reichenbach sur Johnny Hallyday avec Sylvie Vartan (production 1971 sortie commerciale en France 1972)
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L'album "Sympathie" sort le 2 janvier. S'il est vrai que de nombreuses adaptations issues du répertoire des Creedence, de Carol King ou de Janis Joplin (entre autres) valent à Sylvie d'être élue chanteuse française préférée des lecteurs du magazine rock "Best" , le goût du grand public, à cette époque, s'oriente principalement vers la variété : l'album ne rencontre qu'un succès d'estime...
En août 1972, la revue américaine Billboard observe que Sylvie peine à trouver la formule discographique gagnante et qu'elle manque de tubes.
Un deuxième single, "Dilindam", cette fois signé Jean-Jacques Debout, sort en début d'année. Dans l'esprit de "Rain drops keep fallin' on my head" de Burt Bacharach, il devient un succès radio bien qu'en décalage complet avec la couleur rock du reste de l'album...
En ce début des années 70, la télévision réserve une place de choix à la chanson française et les artistes, par le biais de leurs maisons de disques, ne manquent pas de se disputer les créneaux dans les émissions de variétés.
Depuis déjà plusieurs années, l'animateur vedette Guy Lux présente sur la deuxième chaine son "émission-fleuve" initialement intitulée "Le Palmarès des chansons" et réalisée en direct avec le grand orchestre de Raymond Lefèvre, un maestro de la musique instrumentale aux antipodes du son pop-rock prisé par le magazine "Best"... (et ça s'entend!...).
En février, dans cette émission nouvellement rebaptisée "Cadet Rouselle", Sylvie présente un mini-récital, entourée de ses danseurs.
Sur la première chaine, les Carpentier ne sont pas en reste avec leur "Top à ", un nouveau concept qui s'articule chaque semaine autour d'un invité principal animant lui-même l'émission et interprètant sketches et duos avec les vedettes de son choix.
Le premier "Top à Sylvie Vartan" est diffusé le 6 mai 1972. Dans un décor d'inspiration psychédélique, elle réunit des artistes que l'on attendait pas nécessairement autour d'elle, comme Jane Birkin et Serge Gainsbourg ou encore Michel Polnareff. Gainsbourg compose même deux titres spécialement pour le show. Les éternels complices Jean-Jacques Debout et Carlos sont également présents.
Au Japon, les hits s'enchaînent . Après que "Aime-moi" et "La Maritza" aient été classés, c’est au tour de "Caro Mozart" de faire un tabac (# 21 Oricon). Le titre est rajouté à l'édition japonaise de "Sympathie" qui devient son plus grand succès 33 tours dans ce pays, excepté les compilations (# 22 Oricon).
Avec dix-huit concerts dans les plus vastes auditoriums, la tournée japonaise du printemps 1972 est la plus importante que Sylvie ait entrepris à cette date dans un pays étranger. Plusieurs prestations dans des clubs et diverses émissions de télévision se rajoutent au programme.
En Italie, s'il est vrai que "Caro Mozart " est le dernier titre de Sylvie à se classer dans les charts, RCA poursuit la publication de nombreux singles, comme "La Gioventu'" qui connait même un certain succès jusqu' au Japon (# 6, Top 10 Best)
En France, après le LP "Sympathie", le tout dernier EP de Sylvie sort au mois de mai. Ce disque est remarquable du fait qu'il réunit quatre tendances essentielles de l'univers Vartan : la Country Music avec un original qu'elle reprendra plusieurs fois dans sa carrière ; le son pop-rock avec l'adaptation d'un tube de Cher ; la parodie réaliste, dont elle raffole, grâce à une composition d'Eddie Vartan pour la bande originale du film "Malpertuis" ; enfin , la variété française pur sucre, avec un titre écrit par Alain Chamfort, chanteur à succès du moment.
Le single que Sylvie publie en septembre, "Mon Père" , revêt pour elle une importance toute particuilière puisqu'il est dédié à son père, disparu deux années auparavant, la veille de sa première à l'Olympia... Cette chanson introspective figurera logiquement au cœur de son tour de chant 72 ...
En France et dans de nombreux pays d'Europe continentale, Sylvie et Johnny continuent de faire la une des magazines, tout autant pour leur parcours artistique que pour les hauts et les bas de leur relation. En cette année 1972, ce sont surtout des bas puisque le couple semble à nouveau séparé.
Dès lors, les séjours de Sylvie aux USA seront de plus en plus fréquents et prolongés. Partant d'une volonté de sa part de protéger son fils David des retombées médiatiques de la relation tumultueuse de ses parents, ses départs pour les Etats-Unis seront vécus par le public comme un exil et feront désormais partie des thèmes récurrents abordés dans les interviews.
Aux USA, Sylvie rencontre un célèbre chorégraphe, Howard Jeffrey, qui avait travaillé comme assistant de Jerome Robbins sur "West side story" et comme chorégraphe sur un certain nombre de comédies musicales avec Barbra Streisand ou Bette Midler.
Ensemble, ils vont élaborer un nouveau show dans la tradition de "Broadway" ( celui de 70 étant plutôt "off Broadway") avec pour toile de fond le thème du sentiment amoureux et donc en filigrane les tourments de la vie privée de la chanteuse. Une "pièce musicale" en trois actes qui commence dans la naïveté "fleur bleue", se poursuit dans la passion avant de s'achever dans le drame, le final ouvrant toutefois de nouveaux horizons plus optimistes.
Pour Sylvie, Yves Saint Laurent crée quatre tenues entièrement pailletées. Une robe Charleston bleue, un justaucorps bleu argent évoquant l’Ange bleu de Marlène Dietrich et deux combinaisons, l'une couleur or pour le rock et l'autre noire, magnifiquement théâtrale, pour le final.
Vocalement, le répertoire de ce spectacle est l'un des plus étendus qu'elle ait interprété, de ses propres titres à la chanson réaliste, de l'adaptation d'un standard de Streisand à la reprise d'un classique de Brel, de la comédie musicale "Sweet Charity" au rock du vétéran Chuck Berry jusqu'à celui de Leon Russel.
Carlos assure les enchainements en chantant pendant les changements de costumes.
Au soir de la première Sylvie est totalement aphone à tel point que la représentation est annulée. Après un traitement intensif à la cortisone, elle monte sur scène dès le lendemain. L'évènement est retransmis en direct sur Europe 1
Comme en 1970, pour amortir le show, Sylvie doit multiplier les représentations sur un temps très court . Elle assure vingt-trois concerts en deux semaines là où d'autres réalisent une performance semblable en un mois. Les critiques vont de l'acerbe au dithyrambique mais semblent de toutes façons n'avoir aucun impact sur le public qui se précipite sur les réservations : l'Olympia 72 se jouera "à guichets fermés".
La tournée qui suit est réduite, les promoteurs se montrant réticents à investir sur un spectacle sans tubes et aussi lourd à transporter ... En revanche, la télévision se mobilise pour ne pas être en reste de l’évènement. Le 18 octobre Sylvie est l’invitée d’honneur d’un deuxième "Cadet Rousselle", elle y présente en vingt minutes plusieurs extraits de son show.
Le 25 novembre, le portrait-documentaire de François Recheinbach "Mon amie Sylvie" est diffusé pour la première fois à la télévision. Tourné notamment au Mexique, le film sublime la beauté de Sylvie dans des décors de rêve. Avec "Sylvissima" et "J'ai tout donné", il forme une sorte de tryptique adoré des fans, un précieux témoignage du mode de vie, entre "bohème de luxe" et "rock 'n roll attitude", du couple de stars formé par Sylvie Vartan et Johnny Hallyday...
En fin d’année, privilège rare, les Carpentier consacrent un deuxième "top" à Sylvie Vartan. Johnny Hallyday, qui ne s'était pas montré à l'Olympia, participe au show. Comme 1967, 1973 sera une année "Johnny et Sylvie"...
• LP "Sympathie" RCA 440 753 • SP "Dilindam" RCA 49 168 • 2 janvier : "Télé Dimanche" Riche, Dilindam, Parle-moi de ta vie, La moitié du chemin • 1er février : "Cadet Rousselle" • 3 février : "D'hier et d'aujourd'hui" (Interview de Pierre Bouteiller). • 10 février : Théatre du Chatelet - Radio diffusion "RTL Non Stop" • 1er avril : "Top à Mireille Mathieu" : On a toutes besoin d'un homme (avec Mireille Mathieu), Un jardin dans mon coeur. • 15 avril : "Top à Jacques Chazot" : Yes Sir, Dilindam. • EP "L'heure la pius douce de ma vie" RCA 87 110 • 6 mai : "Top à Sylvie Vartan" de Maritie et Gilbert Carpentier, avec Carlos, Jean-Jacques Debout, Serge Gainsbourg et Jane Birkin, Michel Polnareff ... • Du 9 au 29 mai : Tournée au Japon - 13 villes, 21 concerts. • LP "Sylvie à Tokyo" RCA SRA 5228 (Réédition du "live à Tokyo 71" en version 1LP sous référence et pochette alternatives). • SP "La gioventu' " (Italie) RCA N 1660 • 6 juin: Sortie en France de "Malpertuis" d'Harry Kumel avec Orson Welles, Mathieu Carrière, Michel Bouquet, Jean-Pierre Cassel et Sylvie Vartan. • 14 juin : "L'espace d'un sourire" : Dilindam, La moitié du chemin, Comme un garçon (avec Françoise Hardy). • SP "Mon père" RCA 40 014 • Du 14 septembre au 1er octobre: Olympia . Grand Orchestre de l'Olympia dirigé par Raymond Donnez - Chorégraphie Howard Jeffrey - Costumes Yves Saint Laurent - 23 représentations. • LP "Sylvie Vartan à l'Olympia" RCA 460 001 • 18 octobre: "Cadet Rousselle" Pour lui je reviens, Mon père, Dilindam (avec Carlos), Partir . • 25 novembre : "Mon amie Sylvie" (film réalisé par François Reichenbach) • 9 décembre : "Top à Sylvie Vartan" de Maritie et Gilbert Carpentier avec Carlos, Chantal Goya, Paul Meurisse...
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En février 1973, Sylvie et Johnny s’envolent pour le Brésil où ils ne sont pas retournés ensemble depuis 1969. Ils sont les invités de l'émission "RTL non-stop" diffusée en direct depuis la "Golden Room" du Copacabana Palace de Rio. Animée par Philippe Bouvard, elle rassemble autour du couple de nombreux invités brésiliens. Sylvie interprète cinq chansons, dont une en portugais, "Veglia Nega", ainsi qu'un duo avec Gilberto Gill (et avec Johnny comme "choriste" ), duo à ce jour resté inédit ...
Une semaine durant, Sylvie et Johnny jouent les parfaits touristes et le soir venu retrouvent leurs amis brésiliens lors de joyeuses noubas.
Pourtant, à son retour en France, Sylvie fait savoir qu'elle trouve le palace de Rio démodé et qu'il ne mérite pas sa réputation. Elle qui était venue au Brésil trois années consécutives (1967, 1968, 1969) et qui avait même songé à s’y établir n'y retournera plus avant 1985...
Dès son retour en France, elle entame la promotion d'un nouveau single autobiographique intitulé "Non je ne suis plus la même" , promotion qui, une fois n'est pas coutume, passe essentiellement par la télévision.
Michel Polac, homme de médias et de lettres , lui consacre une émission-portrait d’une heure avec en toile de fond Marcel Proust comme caution littéraire. Filmée dans son manoir de Loconville, Sylvie exprime son admiration pour le célèbre écrivain mais aussi pour le peintre Jérôme Bosch et pour le chanteur Charles Trenet. Elle témoigne au reste des ravages de la pollution au Japon, dévoile la recette de la véritable moussaka bulgare ou encore nous fait visiter le parc entourant sa propriété...
En ce début d'année, très présente à la télévision française , c'est à l'étranger qu'elle réserve ses prestations sur scène .
En mars elle séjourne une semaine dans le nord de l'Italie et donne quelques galas dans le Piémont. Johnny la rejoint à Bologne à l'occasion de son passage au Kiwi Club. La presse italienne constate que le divorce maintes fois pressenti n'est plus à l'ordre du jour.
RCA édite alors pour le marché transalpin un remarquable single qui propose en face A l'une des plus belles chansons du répertoire italien de Sylvie, “Noi Ieri noi oggi" et en face B l'une des plus étranges toutes langues confondues, “Ma Maramao”..
Après un bref retour en France, Sylvie s'envole le 14 mars pour l'Iran puis se rend en Allemagne pour le tournage de l'émission "Kimblin" (diffusée sur la chaîne ARD plusieurs mois plus tard, en septembre).
Cette année-là, les couples et les duos de toutes sortes sont dans l'air du temps : Stone et Charden, Sheila et Ringo, Dalida et Alain Delon, et même l'autre couple yéyé Françoise Hardy et Jacques Dutronc avec la naissance de leur fils Thomas.
Une tendance qui n'échappe pas à Jean Renard, le directeur artistique commun de Johnny et Sylvie, qui y voit, à l'aune de la récente réconciliation du couple, une occasion en or pour "frapper fort".
Il compose "J'ai un problème" sur un texte de Michel Mallory, une chanson de circonstance qu'il espère transformer en tube de l'été.
Il lui faudra batailler pour surmonter les difficultés contractuelles entre Philips et RCA mais surtout pour convaincre les principaux intéressés d'enregistrer ce titre dont ils ne veulent ni l'un ni l'autre.
Dans la mémoire de tous les protagonistes, les sessions d'enregistrement de ces duos furent laborieuses, entre mauvaise volonté et éclats de rire....
Pour le lancement du 45 tours, le 14 juin, Guy Lux consacre un "Cadet Rousselle" à Sylvie et Johnny . Une semaine plus tard, c’est au tour des Carpentier avec le premier et unique "Top à Sylvie et Johnny", un show coloré où Sylvie reprend notamment son titre en brésilien "Veglia nega". Avec Johnny elle interprète un duo inédit, adapté du standard américain "Fever".
En juillet, le single "J'ai un problème" prend la première place des hit-parades. Jean Renard avait vu juste: "J'ai un problème" devient et demeure à ce jour le 45 tours le plus vendu en France par chacun des deux artistes (plus de 750 000 copies, dépassé toutefois à l'international, pour ce qui concerne Sylvie, par le single japonais "La plus belle pour aller danser" écoulé à 1 250 000 exemplaires en 1972).
De plus le disque sort dans plusieurs pays (Japon, Canada, Argentine, Turquie, Portugal et Allemagne (dans une version en allemand : "Vieilleicht bist du fur mich noch nich die grosse liebe").
Il faudra attendre 1975 pour que le single sorte en Italie, à l'occasion, probablement, de la série de shows TV "Punto e basta" dont Sylvie est la vedette pendant plusieurs semaines. Les deux titres sont en version italienne (Il mio problema / Voglio tutto di te).
A partir du printemps s'ouvre pour Sylvie une longue période de scènes, que ce soit en solo ou dans le cadre de la tournée dont elle partage la tête d'affiche avec Johnny.
Durant cette période, elle se produit dans des salles de toutes configurations : auditoriums, arènes, stades, night-clubs en Italie...
Lors des concerts avec Johnny, elle assure la première partie, Johnny la seconde, puis ils se rejoignent pour deux ou trois duos.
Leur tournée commune les conduit notamment en Espagne ou encore en Italie pour la fête du journal "L'Unità" à Milan. Mais c'est en Grèce qu'a lieu le concert le plus mémorable au stade panathénaïque d'Athènes.
Avec près de 40 dates, Sylvie et Johnny attirent des foules considérables, estimées à 250 000 personnes. Ils prennent la première place du "box-office des tournées" devant Michel Sardou et Claude François.
Un album regroupant tous les singles de l'année est publié à la rentrée. Il contient les deux chansons du générique du feuilleton "Graine d'ortie" composées par Eddie Vartan.
En octobre, pour sa quatrième tournée au Japon baptisée "Dixième anniversaire", elle reprend la trame de son dernier Olympia en y incorporant ses nouveaux titres et quelques-uns de ses plus grands succès dans le pays. Longtemps les promoteurs espèrent organiser une tournée commune avec Johnny mais les inévitables négocialions entre les maisons de disques échouent. Philips réussit toutefois à faire coïncider la sortie au Japon du single "J'ai un problème" avec la tournée de Sylvie.
Les concerts remportent un tel succès que des prolongations sont envisagées, hélas l'agenda de Sylvie comporte des engagements en France qui ne le permettent pas. A la place, un show en avant-première est rajouté à Tokyo au tout dernier moment, il sera filmé pour la télévision japonaise et diffusé le 19 décembre sur la chaine "Tokyo Channel 12". Une nouvelle tournée est immédiatement planifiée pour l'année suivante et sur la demande de RCA Japan, Sylvie accepte d'enregistrer un album exclusivement pour le marché japonais.
De retour en France, elle sort un nouveau 45 tours particulièrement important puisqu'il signe son retour en solo à la tête des hit-parades. Chose rare, les deux faces se partagent les playlists des radios: "Toi le garçon" qui renoue avec l'ambiance de l'album "Sympathie" est adapté du tube country "Delta Dawn" d'Helen Reddy ; quant au très autobiographique "L'amour au diapason" du tandem Renard-Mallory, il dépeint avec humour les paradoxes du couple Vartan-Hallyday et sonne comme la conclusion d'une année triomphale pour les deux stars :
En fin d'année, on apprend dans la presse que Sylvie est enceinte...
• SP "Non, je ne suis plus la même" RCA 40028 • 12 février Brésil : RTL Non-stop, en direct du Copacabana Palace. Avec Sylvie Vartan, Johnny Hallyday, Gilberto Gill, Gal Costa, Jorge Ben ... • 1 février Cadet Rousselle : "Non je ne suis plus la même". • 7 février 1ère chaîne - Midi trente : "Non je ne suis plus la même", "Va si tu l'aimes". • 17 février Devine qui est derrière la porte : "Non je ne suis plus la même", "Va si tu l'aimes". • 22 février 2ème chaine - Cadet Rousselle spécial Jean Renard : "2'35 de bonheur" (avec Johnny et Guy Lux) • 11 mars 1ère chaîne - Soirée élections : "Non je ne suis plus la même". • Mars : Iran - Italie : Galas. • 18 mars "Le Luron du dimanche" : "Non je ne suis plus la même". • 24 mars 1ère chaîne - Du côté de chez... Sylvie Vartan. Emission de Michel Polac • 8 avril 1ère chaîne - Le sport en fête : "Non je ne suis plus la même", "Pour lui je reviens". • 3 mai 2ème chaine - Cadet Rousselle spécial JJ Debout : "Comme un garçon", "Dilindam" • SP "L'homme que tu seras / Ne m'attends pas" Chansons du feuilleton de télévision "Graine d'ortie" RCA 40046 • SP "J'ai un problème" Philips 6009384 • 14 juin : Cadet Rousselle : "J'ai un problème", "La vie c'est du cinéma", "Non je ne suis plus la même", "Melody man", "Te tuer d'amour". • 23 juin : Top à Sylvie et Johnny • Juillet août: tournée dété (France-Italie-Espagne-Grèce). • LP "J'ai un problème" RCA 440 763 • SP "La vie c'est du cinéma" RCA 40050 • SP "L'amour au diapason" RCA 42001 • SP "Vieilleicht bist du fur mich noch nich die grosse liebe" Philips 6009413 • SP "Noi ieri noi oggi / Ma Maramao" RCA 1675 • 4 septembre 1973 - Allemagne: Klimbim ep. 2 saison 1 (Chaine ARD) • 15 septembre : La Une est à vous : "J'ai un problème". • 15 septembre : Midi trente : Invités Sylvie & Johnny • Japon : tournée du 29 septembre au 14 octobre - 9 villes, 12 concerts. • LP "Sylvie Vartan live in Japan" RCA 617 • 17 novembre : Top à Pétula Clark : "Dixieland" (avec Sacha Distel et Pétula Clark) ," L'amour au diapason" , "Toi le garçon". • 29 novembre - Taratata : "Toi le garçon", "L'amour au diapason". • 16 décembre - Dimanche Salvador : "Toi le garçon", "L'acupuncteur" (avec Henri Salvador et Johnny), sketch musical avec Henri Salvador • Japon: 19 décembre 1973 "Love Sound Special" Tokyo channel 12 - Sylvie Vartan au Nakano Sun Plaza 50 mn. • 30 décembre Sports en fête (spécial Sergio Leone) : "La vie c'est du cinéma", "L'amour au diapason", "J'ai un problème" (imitation par Yves Lecoq & Sophie Darel).
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En novembre 1973, suite à la confirmation du début de sa grossesse, Sylvie annule tous ses engagements sur scène, comme elle l’avait fait en 1966. Début février 1974, elle déclare à Paris Match : "J’ai fait un Top pour la TV la semaine dernière. C’est mon dernier truc de l’année. Maintenant je ne bouge plus".
Le "truc" en question n’est autre que "Je chante pour Swanee", une émission qui fera date dans l’histoire des "Top" produits par Maritie et Gilbert Carpentier. Le show proposé par Sylvie est probablement le fruit d’une longue maturation dans son esprit…
Depuis 1969, en effet, l’idée d’une comédie musicale sur scène autour de Sylvie Vartan est un véritable serpent de mer dans la presse française. On évoque successivement "Bonnie and Clyde" avec Johnny, puis "Sweet Charity" et surtout "Alice au Pays des merveilles", projet relativement avancé qui est même annoncé en 1972 au théâtre du Châtelet avant d’être abandonné pour des raisons encore obscures.
Quoi de plus naturel, dès lors, que Sylvie s’empare de la carte blanche offerte par les Carpentier pour assouvir un désir artistique de longue date. Pour elle, les producteurs acceptent de rompre avec le concept habituel des "Top" qui consiste à réunir autour de la vedette du jour les invités de son choix pour des chansons, des duos, et la promotion des tubes de chacun.
S’autorisant même à exploser le budget habituel alloué aux variétés pour la création de costumes et de décors éphémères, ils laissent à Sylvie le soin de porter l’émission sur son seul nom : pas de chanteurs de premier plan, mais un casting d’amis proches et de comédiens chevronnés comme Jean-Claude Brialy et Daniel Gélin .
On retrouve également Carlos ainsi que Chantal Goya, la femme de Jean-Jacques Debout, lequel , sur des textes de Roger Dumas, compose l’intégralité des chansons, qui servent à la fois de dialogues et de supports aux différents tableaux. Ce "Top" ne propose que des titres inédits ou presque (sauf "Baby Capone"): du jamais vu !
L’émission, réalisée par Marion Sarraut, se dote ainsi d’un véritable script qui en fait une "mini-comédie musicale" comportant des éléments aussi bien fictifs que puisés dans la biographie de la chanteuse : à une époque que l’on situe dans les années 40 ou 50, une jeune fille vivant avec son père bulgare rêve de devenir artiste comme lui. Après une audition mouvementée, elle est engagée par le producteur d’une revue de music-hall. Dans son parcours, elle croise des personnages excentriques et caricaturaux. Naturellement la jeune chanteuse va se distinguer, jusqu’à devenir la star de la revue...
La diffusion du show s’avère chaotique.. Initialement prévu le 12 janvier, il est annulé en raison d’une grève des techniciens de la SFP, comme l’avait été pour les mêmes raisons le "Dimanche- Salvador" de décembre auquel Sylvie participait et comme le seront encore bon nombre de ses projets télévisés des années 70, à tel point qu’on parlera de cabale contre l'artiste ...
La majeure partie des tableaux doivent être joués en direct, ce qui relève de l’exploit.
Finalement la diffusion a lieu le 26 janvier 1974 : c’est une consécration personnelle et un énorme succès commercial puisque le programme se vendra dans 33 pays, un record à l’époque ...
Un single promo "Je chante pour Swanee" est envoyé aux radios , il atteint la douzième place du hit-parade RTL alors même qu’il n’est pas commercialisé... RCA publie un album de la bande originale du show ; encore une première et un pari risqué qui s’avère gagnant : l’album devient l’une des plus grosses ventes de Sylvie durant son contrat chez RCA.
Ce “Top à Sylvie Vartan” ne sera pas reprogrammé avant les années 2000 mais de nombreux extraits seront diffusés dans quantité d’émissions rétrospectives.
On sourit peut-être aujourd’hui devant de la naïveté du show ; néanmoins, en le replaçant dans le contexte de l’époque, on retient prioritairement son deuxième degré et son esprit parodique qui n’ont d’ailleurs pas échappé à plusieurs humoristes des années 80 et 90, comme par exemple Mimi Mathy ou Michèle Laroque…
Peu après ce triomphe, Sylvie retrouve une vieille connaissance en la personne du photographe Gianfranco Botti pour plusieurs séances photos, dont la plus étonnante a lieu dans le lit même de Mistinguett, la reine légendaire du music-hall ; des clichés plutôt sexy pris entre décembre 73 et mars 74 et qui seront largement exploités en Europe, en Amérique du Sud et au Japon.
Ironie du sort, ces images célébrant la féminité de Sylvie accompagnent la tragédie de la perte son bébé. Longtemps silencieuse sur le sujet, elle l’évoque toutefois dans sa biographie publiée en 2004 : au lendemain de la dernière de Barbara au Théâtre des Variétés à laquelle elle assiste le 12 mars, Sylvie est hospitalisée en urgence. Elle restera en clinique près de trois semaines… En mai, Johnny l’emmène à Hawaï avec leur fils David. Johnny Stark, le manager des débuts, s’occupe d’organiser le séjour…
Avec le recul, Sylvie réalise que cette épreuve marque la véritable cassure de son couple avec Johnny Hallyday. La défiance qui s’installe va s’illustrer notamment sur le plan professionnel par une série de défis artistiques que l’un et l’autre vont mutuellement se lancer en cherchant à chaque fois le moyen de se surpasser...
Au printemps, elle enregistre "Bye bye Leroy Brown", l'adaptation du "Bad Bad Leroy Brown" de Jim Croce, dont elle écrit les paroles en collaboration avec Michel Mallory sans pour autant éprouver le besoin de s'en faire créditer . On remarque dans le texte une évidente concordance de destin entre le couple Hallyday-Vartan et les protagonistes de la chanson et l’on perçoit quelque prémonition troublante:
Revenue toute bronzée d’Hawaï, Sylvie est rayonnante lors de la brève promotion de ce titre….
Fin juin pour le dernier "Domino" de la saison, Guy Lux réunit le plus beau parterre de stars françaises qui soit : Adamo, Dalida, Michel Delpech, Sheila, Stone & Charden, Michel Sardou Johnny Hallyday et bien-sûr Sylvie.
M. Hoshika Mikko du magazine musical japonais "Music Life" et M. Komuro , directeur de RCA Japan sont présents dans la salle. Venus finaliser le choix de chansons devant figurer sur l’album que Sylvie va prochainement enregistrer pour le Japon, ils font savoir, à leur retour dans le pays, que parmi toutes les stars présentes ce soir-là sur le plateau seule Sylvie a interprété deux titres et que c’est elle qui a été choisie pour clôturer le show. Ils s’en montrent très impressionnés
"Bye Bye Leroy Brown" devient l’un des succès de l’été (#5 au hit-parade de RTL , première radio de France, et #10 au classement bimensuel des ventes du CIDD).
Le 4 août, Sylvie donne à Sète son unique concert de l’année pour la France. Johnny profite d’une pause dans sa tournée pour lui "prêter" son orchestre dirigé par Tommy Brown. Pour la première fois elle interprète sur scène ses derniers succès : "Je chante pour Swanee", "L’amour au diapason", "Toi le garçon", "Bye bye Leroy Brown" …
A partir de septembre, elle prépare sa tournée au Japon et enregistre le 33 tours "La Reine de Saba" spécialement pour le marché nippon. L’album, qui sort en décembre, se compose de reprises choisies dans une sélection de succès en anglais et en français devenus des standards au Japon. C'est un "best- seller" qui reste dans le catalogue jusqu’au début des années 80, et dès 1976 il est récompensé d’un disque d’or par Bob Summer, vice-président de RCA International.
La tournée japonaise du mois d’octobre est encore plus importante que celle de 1972, avec vingt concerts et dix-sept villes traversées du nord au sud.
A son retour du Japon, Sylvie finalise un album studio et grave dans le même temps sur un second 33 tours la bande originale d’un nouveau show TV , “Tout au fond des tiroirs” (ce qui explique peut-être son peu d’empressement à promouvoir le single "Da dou ron ron" - #16 RTL ).
Tout comme “Je chante pour Swanee”, le "Show Sylvie Vartan"" est écrit par Jean-Jacques Debout comme une comédie musicale : l’héroïne, incarnée par Sylvie, se rend chez son oncle qui évoque pour elle avec toute la nostalgie requise le souvenir des femmes de sa famille.Toutefois, cette-fois-ci, le tracklisting intègre quelques titres du nouvel album studio. Autour du casting habituel, on retrouve deux stars de la chanson, Michel Sardou et Johnny, qui tiennent chacun un rôle de séducteur.
Les deux 33 tours sortent simultanément en décembre pour accompagner la diffusion du show prévue pour le réveillon de fin d’année. Hélas, une fois de plus, il est annulé pour cause de grève, ce qui compromet singulièrement la promotion du nouvel album et celle de son premier extrait 45 tours : “Shang shang a lang”. Quant au disque de la bande originale du show, devenu sans objet, il se trouve inévitablement voué à l’échec. Il faudra finalement attendre le 29 mars 1975 pour que “Tout au fond des tiroirs” soit enfin diffusé .
• 12 janvier Top à Paul Meurisse : extrait "Pygmalion", "Vous le comédien", "Toi le garçon" • 26 janvier Top à Sylvie Vartan : "Je chante pour Swanee" Show de M. et G. Carpentier, Chorégraphies d'A.Plaschaert, Musique J.J.Debout Textes R. Dumas. • LP "Je chante pour Swanee" RCA FPL 1 10009 • 7 mars Domino : "Je chante pour Swanee" • SP "Bye bye Leroy Brown " RCA FPBO 0032 • 8 juin Top à l'Eurovision : "Go back home", "Bye bye Leroy Brown" • 13 juin Domino : "Bye bye Leroy Brown"," Bien sûr" • 22 juin Top à Johnny Hallyday : "Bye bye Leroy Brown", "Bien sûr" • 29 juin Midi Trente : "Bien sûr", "Bye bye Leroy Brown" • 4 août concert à Sète - Place Stalingrad • 7 septembre Gala de l'union des Artistes : "La malle des Indes" avec Michel Sardou • 28 septembre - Paris , Gala privé à l'Olympia. • Du 1er au 23 Octobre - Tournée au Japon 20 dates,17 villes • SP "Da dou ron ron " RCA PB 37004 • 17 novembre Sport en fête : "Da dou ron ron" "Rockn'roll Man" , "Bye bye Leroy Brown" • LP "Show Sylvie Vartan" RCA FPL1 0061 • LP "Shang shang a lang" RCA FPL 10051 • LP "La reine de Saba" RCA JAPAN SX 261 • 10 décembre Gala de l'Unicef : "If you love me let me know"
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Sans rien laisser paraître de sa déconvenue quant à la récente déprogrammation de son show TV, Sylvie Vartan participe en janvier à quelques émissions de télévision pour la promotion de son nouveau 33 tours, "Shang shang a lang" . Le premier extrait de l'album est tout juste bien accueilli en radio (# 8 RTL).
Fin mars, le fameux "Show Sylvie Vartan" initialement prévu au soir du 31 décembre est enfin diffusé, après que les scènes évoquant le nouvel an aient été refaites. RCA édite un single intitulé "Tout au fond des tiroirs", extrait de l'album malencontreusement sorti quatre mois trop tôt ...
Sylvie entame alors une série de changements dans son entourage professionnel. En premier lieu, elle se sépare de Jean Renard qui était son directeur artistique depuis 1967. Il s'efface au profit de Jacques Revaux, producteur de Michel Sardou, le nouveau numéro 1 français. La première chanson que Revaux propose à Sylvie , "La drôle de fin", est un surprenant tango pop : d'emblée, c'est un succès. (# 7 RTL, # 21 C.I.D.D.).
En mars, Sylvie s'installe à l'hôtel Hilton de Rome. Avec le chef d'orchestre Pino Calvi, elle enregistre un album en italien qui sert de bande originale à la série d'émissions hebdomadaires "Punto e basta" qu'elle s'apprête à co-présenter avec l'acteur Gino Bramieri. Le tournage dure huit semaines et mobilise deux-cents personnes, figurants et techniciens en plus des quatorze danseurs qui entourent Sylvie. Le "Teatro Vittorie" est somptueusement décoré à la manière des grands cabarets italiens comme "La Bussola". La première est diffusée le 26 avril à 22h30. Sept émissions sont initiallement prévues. ; une huitième est réalisée avec des rushs, tandis que Sylvie a déjà regagné la France où elle débute les répétitions de sa tournée d'été.
Tous les samedis pendant deux mois, Sylvie ouvre le show avec "Il veliero in bottiglia", à chaque fois dans une tenue différente. En cours de soirée, elle interprète systématiquement deux chansons, dont un ancien succès. L'émission se termine sur "Punto e Basta" en duo avec Bramieri , cette séquence servant chaque semaine de générique de fin.
Johnny se rend à Rome pour participer au show de Sylvie. Ils chantent pour la première fois "Il mio problema" , la version italienne de leur tube de 1973 "J'ai un problème" dont Philips édite opportunément un 45 tours .
Arrivée en Italie en toute confiance avec en tête le souvenir des "Doppia Coppia", Sylvie est confrontée à l'accueil ambivalent de la presse qui s'intéresse essentiellement au montant de son cachet, à sa vie privée et surtout à ses tenues provocantes. Les photos les plus prisées par les magazines italiens proviennent d'ailleurs d'une scène en justaucorps de cuir et cuissardes qui au final ne sera jamais diffusée. Le "servizio vigilanza" de la RAI aurait même accusé Sylvie d'un strip-tease faussement accidentel, jusqu'à la menacer d'une amende! Si au début, elle préfère rire de tout ce tapage, elle finit par s'en agacer:
Le manque de complicité avec son partenaire Gino Bramieri est palpable et leurs apparitions communes sont réduites à la portion congrue. Sitôt Sylvie repartie, Bramieri ne manque pas de se répandre sur "La Vartan", qu'il juge, entre autres, "trop française et indolente". Peut-être aussi, tout simplement, ne digère-t-il pas de s'être fait voler la vedette dans la presse alors que cette série de shows signait son grand retour à la télévision après deux ans d'absence... Dernier "feux d'artifice" d'un cycle d'émissions de la variété italienne à budget pléthorique, les "Punto e basta" ont fait l'objet d'un nombre limité de rediffusions et contrairement aux "Doppia Coppia" de 1969, ils ne sont pas restés dans la mémoire des italiens ; en revanche pour les fans de Sylvie Vartan ils sont un "must", même si la diffusion en noir et blanc les dépouille de l'éclat dont témoignent les photos ...
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Au printemps, la rumeur se propage : Sylvie Vartan aurait réservé le Palais des Congrès pour un mois. Certes, jusque là, elle est l'une des très rares chanteuses à pouvoir faire salle comble à l'Olympia trois semaines consécutives ; de là à remplir pendant un mois une salle deux fois plus grande, il y a un pas qui semble infranchissable... A fortiori pour une femme : le métier balance entre hilarité et inquiétude...
Alain-Philippe Malagnac, 24 ans, gravite dans l’entourage de l’écrivain Alain Peyrefitte. Homme d'affaires autoproclamé, il voit en Sylvie Vartan la star qui va lui permettre d’ entrer par la grande porte dans le show-business, ce monde dont les lumières l'attirent irrésistiblement ... A Sylvie, il apporte un soutien sans faille pendant toute la durée de son entreprise ... La presse ne manque pas de s'intéresser à ce drôle d'attelage qui fait le "buzz" tout au long de l'année.
Aussitot terminé le tournage de Punto e Basta, Sylvie part répéter à Los Angeles avant d'entammer une tournée d'été de deux mois au cours de laquelle elle rôde son show. Le 27 juillet, un concert géant réunit Sylvie et Johnny à Narbonne. Elle profite d'un jour de relâche pour fêter à Biarritz son anniversaire en famille et un peu tard à Saint-Tropez celui de Roger Peyreffite, aux côtés notamment de Romy Schneider et d'Annabel Buffet. Fin août elle s'envole avec Johnny pour le Canada où ils donnent ensemble trois concerts exceptionnels dont un pour les besoins la télévision québécoise. A Montréal et Québec, Sylvie présente une version simplifiée de son futur spectacle parisien...
Au Palais des Congrès, la troupe compte environ soixante-dix personnes dont trente musiciens, seize danseurs, trois mimes, douze machinistes et neuf éclairagistes. Le spectacle comprend neufs décors et près de deux-cents costumes originaux. Une campagne publicitaire de quinze mille affiches est lancée dans toute la région parisienne.
La tension monte dans son entourage et le soir de la première le Tout-Paris se presse au Palais des Congrès pour enfin découvrir le show et voir de quel côté va pencher la balance...
Le spectacle comporte deux parties d’une heure chacune.
Au cours de la première partie, l’orchestre joue dans une fosse pour permettre aux décors et aux chorégraphies de se déployer sur toute l'immensité du plateau. On compte jusqu’à cinq changements scénographiques rien que pour "La divine Lady Veine", véritable show dans le show d'une durée de vingt minutes. Le tableau qui retient le plus l’attention est un ballet avec onze vélos lancés autour de Sylvie.
En deuxième partie, la plateforme qui soutient l’orchestre remonte pour rendre les musiciens visibles, mettant en valeur la chanteuse et son répertoire. Elle n'en oublie pas pour autant les mises en scène spectaculaires. Le ballet théâtral "La drôle de fin", notamment, marque les esprits. Elle le reprendra systématiquement sur toutes les scènes pendant sept ans...
Très peu de tubes sont au programme puisque "Danse-la chante-la", numéro 1 sur les ondes, n’a pas été retenu, ce qui ne l'empêche pas de devenir le plus gros succès solo de Sylvie depuis "La plus belle pour aller danser" avec près de 500.000 exemplaires vendus...
Au lendemain de la premère, les critiques la comparent, à son détriment tantôt à Brassens, Brel ou Barbara qui pourtant sont des auteurs-compositeurs ne faisant sur scène que du récital, tantôt aux meneuses de revue des cabarets comme le Lido, qui n'ont pas de répertoire à défendre. A cette époque, un spectacle pop avec chorégraphies et décors est difficilement envisageable. Pour beaucoup, le show de Sylvie est voué à l’échec. ..
Le 31 octobre, à quelque jours de la fin de son marathon, Sylvie dédicace une affiche au cent-millième spectateur et le 23 novembre, dans l'émission "Système 2" de Guy Lux, elle reçoit un "Fauteuil d'Or" des mains du directeur du Palais des Congrès pour 115 000 entrées. Des prolongations sont annoncées pour février 1976.
Elle est la première femme en France à se confronter à ce qu'on nommera très vite "les grandes scènes", prouesse jusque là exclusivement réservée à Johnny Hallyday* , Jean Ferrat** et Serge Lama***.
Elle est également la première femme en Europe**** attirant plus de 100 000 spectateurs en un seul engagement (vingt-huit représentations). Pour comparaison, du 31 juillet au 28 août 1969, Elvis Presley bat le record d’entrées aux USA avec cinquante-huit shows consécutifs en un mois, attirant un total de 101.509 spectateurs à l’Hotel International de Las Vegas.
En définissant un nouveau standard de succès que Nicoletta est la première à saluer, le triomphe de Sylvie Vartan au Palais des Congrès marque une étape dans le show-business, mais il faudra attendre les années 80 pour que d'autres chanteuses se mesurent aux grandes salles (sauf six concerts exceptionnels de Véronique Sanson au Palais des Sports en 1978). ... Pour l'heure, Sylvie règne seule.
Loin de pavoiser, elle prend encore plus de distances avec le métier :
• SP "Shang shang a lang" RCA PB 37 031 • 19 janvier : Système 2 : "Shang shang a lang", "Bye bye Leroy Brown" • SP "Tout au fond des tiroirs" RCA 42015 Chorégraphie de Tony Ventura • SP Italie "Punto e basta" RCA TPBO 7000 • SP Italie "Il mio problema/ Voglio tutto di te" (duos avec Johnny Hallyday) Philips 6 0009 650 • LP Italie "Punto e basta" RCA TPL1 1138 • SP "La drôle de fin" RCA 42026 • 21 juin Numéro Un Johnny Hallyday : Sketch avec Eddie Vartan, "Tous mes copains", "La drôle de fin", "Da dou ron ron" avec Johnny • Juillet-août : tournée d'été (40 dates) dont 3 concerts exceptionnels avec Johnny Hallyday à Québec et Montréal pour 30 000 spectateurs • SP "Danse-la, chante-la" RCA 42054 • 1er octobre : Un sur cinq • Palais des Congrès du 4 octobre au 4 novembre, 28 représentations • 2LP "Show Sylvie Vartan Palais des Congrès" RCA FPL2 0095 "La drôle de fin"
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Sylvie Vartan poursuit le renouvellement de son staff artisque. Dès la fin du Palais des Congrès 75, Jean-Jacques Debout, son plus vieil ami dans le métier, qui était de tous les projets, disparaît de son entourage. En début d'année, elle fait appel à un nouvel attaché de presse puis à un nouvel agent, Charley Marouani, déjà impressario de Brel et de Barbara . Il reste à ses côtés jusqu’à son décès en 2017....
Aux Etats-Unis, elle rencontre le photographe Michael Childrers qui devient rapidement son "reporter" attitré et dont les clichés majoritairement pris en studio renforcent son image à la fois glamour et lointaine ....
Pour les débuts de sa collaboration avec Sylvie Vartan, Jacques Revaux démontre immédiatemment son efficacité. Les deux premiers titres qu'il lui propose, "La drôle de fin" et "Danse-la, chante-la", deviennent rapidement des "hits".
C'est avec l'album "Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes?" qu'il imprime le plus distinctement sa marque, tout en s'incrivant dans une certaine continuité en conservant Gilles Thibaut et Michel Mallory, lesquels, plus que quiconque, offrent à Sylvie la garantie de textes sur mesure... La rupture la plus marquante avec la "période Renard" réside dans l'absence d’adaptations de rocks américains...
Le répertoire s’enrichit de ballades sentimentales typiquement françaises qui permettent à Sylvie Vartan de développer un style d'interprétation singulier, à la fois passionné et distant. Les thèmes tournent autour de l’ambivalence du sentiment amoureux , de l’indépendance et de la rupture. Aujourd'hui encore elle peut puiser parmi ces chansons qui lui collent à la peau et touchent instinctivement son public... En parallèle, dans le but assumé de rajeunir son auditoire, Revaux oriente Sylvie vers un registre plus léger composé de titres rythmés, souvent prétextes à la fantaisie ou au deuxième degré. Dans son autobiographie de 2016, le producteur estime que les textes de ces chansons n'ont pas toujours bien vieilli et exprime des regrets à ce sujet...
Du strict point de vue du succès et de la notoriété, c'est un triomphe.
Le single "Qu’est ce qui fait pleurer les blondes?" se classe #1 CIDD et reste à ce jour le 45 tours solo de Sylvie le plus vendu en France. Avec le temps, il devient l'un de ses titres les plus emblématiques...
Numéro 1 sur les ondes avec "Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes?", Sylvie est en même temps sur la scène du Palais des Congrès pour les prolongations du show de 75, dans une version légèrement modifiée : dix représentations "sold out" du 20 au 29 février, pour 40 000 spectateurs supplémentaires...
Les critiques sont versatiles. Jacqueline Cartier en est l'illustration. L’année précédente, elle avait écrit dans "France-Soir" un article intitulé "Sylvie Vartan victime d’un stade". Cette fois, sous couvert d'une simple mise à jour du show, elle nous en livre une tout autre description ...
Lire la critique de Jacqueline Cartier
Après le Palais des Congrès, Sylvie repart en tournée d’hiver, de printemps, d'été et d'automne : un périple de quatre-vingt sept dates dans toute la France.
En mai, en faisant ses gros titres sur "le divorce de Johnny et Sylvie", "Paris Match" publie un scoop qui met en émoi le public bien au-delà de la seule France des midinettes. L'hebdomadaire recueille en exclusivité les confidences du couple : Johnny utilise cette tribune pour se justifier à travers une sorte de "plaidoirie de la défense" ; pour sa part, Sylvie dresse un constat lucide et dépassionné, celui d'une femme qui a cessé d'être amoureuse et qui souhaite se projeter dans l'avenir... Désireuse de faire savoir que désormais elle va de l'avant, elle profite de l'occasion pour annoncer la sortie de son prochain single ainsi que sa future tournée d’été.
Pour être sûre de bien se faire comprendre , le 30 mai, elle ouvre le talk-show dominical de Michel Drucker avec "La meilleure fille en moi", la face B de son nouveau single :
et lorsqu'on lui pose explicitement la question, elle confirme qu'elle a décidé de se séparer de son mari...
A la télévision, l'année est ponctuée de nombreuses apparitions chez Guy Lux. L’animateur a toujours soutenu la chanteuse et peut en retour compter sur elle pour doper les audiences. Le 6 juin dans son émission "Système 2", extatique, il lui remet personnellement un disque d'or pour le single "Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes?".
Dans son ascension du "star-system", Sylvie Vartan est arrivée au sommet. Une enquête d'opinion menée par le magazine "L'Express" la désigne comme la personnalité publique la plus admirée des jeunes françaises, avec deux fois plus de voix que l'actrice Romy Schneider... A cette occasion, Patrice Laffont lui consacre une émission spéciale sur la deuxième chaîne intitulée "Médaille d'Or", au cours de laquelle elle répond aux questions d'un panel d'admiratrices invitées sur le plateau pour la circonstance. Elle interprète plusieurs titres dont son nouveau single, "L’amour c'est comme les bateaux", chanson écrite par Gilles Thibaut sur une musique originale d'André Popp. C'est encore un succès (# 6 CIDD), et c'est la première fois que Sylvie s'impose avec une ballade depuis "La Maritza"...
La presse étrangère s'intéresse à elle plus qu’elle ne l’avait fait depuis la fin des années 60 et multiplie les articles: Allemagne, Pays-Bas, Italie, Espagne, Portugal, Turquie, Amérique du Sud ...
Le spectacle du Palais des Congrès est capté pour la télévision. Conformément aux critères du moment, le format est réduit à une heure et les tableaux les plus spectaculaires sont volontairement exclus du montage. De nombreuses chaînes étrangères achètent le film . Pourtant, le show voyage peu hors des frontières. Il est cher et difficilement transportable, avec, dans sa version "itinérante", pas moins de sept danseurs, neuf musiciens, deux choristes sans compter la technique...
Sylvie se déplace toutefois en Espagne où elle est l'invitée d'honneur de l'émission "La hora de Luis Aguilé". Dans ce show savamment mis en scène, elle assure la promotion de la version espagnole de "La drôle de fin", "El tango aquel".
Au cours de sa tournée d'été, elle retrouve également l'Italie où elle se produit à "La Bussola" rebaptisée "Bussoladomani". A Monaco, entourée d'Alain-Philippe Malagnac, de Roger Peyrefitte, de François Daca mais loin de Johnny, elle fête son anniversaire sur la scène du Sporting Club .
Au programme de cette tournée, on remarque la reprise d'une chorégraphie de Jojo Smith que Sylvie avait présentée six ans plus tôt à l'Olympia : "Mon singe et moi". Comment ne pas y voir un clin d'œil amical au chorégraphe américain, que l'on sait présent en France à ce moment-là : au soir du concert de Cambrai, on l'a vu dîner avec Sylvie, la chanteuse Barbara et Johnny Hallyday...
Probablement fier mais en même temps piqué dans son orgueil par le succès de son épouse, Johnny met fin à cinq années d’absence sur une scène parisienne. Pour son "Johnny Hallyday Story", il va chercher Jojo Smith, le metteur en scène de sa femme. Ses 35 représentations au Palais des Sports lui valent, à lui aussi, un "Fauteuil d’or". Pour revigorer ses ventes de disques, il rejoint à son tour Jacques Revaux ... De son côté, Sylvie termine sa tournée là où elle l’avait commencée, c’est à dire au Palais des Congrès pour deux dernières représentations.
Le deuxième album de l'année, "Ta sorcière bien aimée", sort en décembre. Il comporte onze nouvelles chansons . Comme le précédent, il n’offre aucune adaptation de titres américains, mais plutôt des ballades sentimentales et des compositions "uptempo", presque disco. Les orchestrations sont majoritairement de Raymond Donnez. Le titre choisi pour le single est typiquement l'une de ces chansons rythmées, loufoques ou enfantines suivant l’angle sous lequel on l'envisage. Bien qu’il ait été soutenu par un seul passage TV, c’est un gros tube (# 3 CIDD).
L’album devient un best-seller et constitue le support idéal pour un show TV que Maritie et Gilbert Carpentier programment pour les fêtes de fin d'année. Sylvie se prépare à Los Angeles puis à Paris sous la houlette d'un nouveau chorégraphe, Claude Thompson. Les Carpentier ont prévu des invités de marque : Julien Clerc, Barbara , Gérard Lenorman, Marie-Paule Belle. La désormais "fatidique grève de fin d’année" fait subir à ce show le même sort qu'aux deux précédents ... Les rushs sont mis de côté pour une diffusion ultérieure...
• Du 20 au 29 février : Palais des Congrès (10 dates) • SP "Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes?" RCA 42 087 • 8 février: "Les rendez-vous du dimanche" : "La lettre", "Qu'est ce qui fait pleurer les blondes?" • 15 février: Ring Parade : "Qu'est ce qui fait pleurer les blondes?" et Système 2 Spécial SV • 21 février Numéro 1 Charles Aznavour : "Les bons moments" (duo), "Qu'est ce qui fait pleurer les blondes?" • 22 février: Les rendez-vous du dimanche "Qu'est ce qui fait pleurer les blondes?" • 28 février: Samedi est à vous "Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes?" • Du 2 au 15 mars Tournée d'hiver (13 dates) • 20 mars Samedi est à vous :"La lettre" • LP "Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes?" RCA FPL1 0122 • 19 mai Espagne La Hora de Luis Aguilé : Duo, "Bye bye Leroy Brown", "Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes?", "El tango aquel" • SP "L'amour c'est comme les bateaux" RCA 420117 • 30 mai Les rendez-vous du dimanche " La meilleure fille en moi" (+ interview à propos de Johnny) • 5 juin Numéro 1 Roger Pierre "L'amour c'est comme les bateaux" • 6 juin: Ring Parade "L'amour c'est comme les bateaux " + Système 2 Spécial Sylvie • 13 juin: Les rendez-vous du dimanche "L'amour c'est comme les bateaux" • 16 juin Sylvie Vartan sur la RTB • 27 juin - Midi Ring "La drôle de fin" • 8 juillet Sylvie Vartan au Palais des Congrès 1975 (une heure) • 24 juillet Médaille d'or : "Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes?", "Do you know?" ," L'amour c'est comme les bateaux" • Du 2 août au 11 décembre: tournées d'été et d'automne (64 dates) • 07 novembre: Mexique Canal 13 :" Algo especial con Sylvie Vartan" (60 mn) • 12 décembre Palais des Congrès (matinée et soirée). • EP "Je vis en illustré" Livret-disque RCA CF511 • SP Espagne "El tango aquel" RCA SPBO 9349 • SP "Ta sorcière bien aimée" RCA 42 155 • LP "Ta sorcière bien aimée" RCA FPL1 0186 • 14 novembre Les rendez-vous du dimanche "Ta sorcière bien aimée"
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Après quinze années d'une carrière déjà bien remplie , Sylvie Vartan, dont on a maintes fois prédit la disparation artistique, atteint son niveau de succès le plus élevé, plus encore qu'au cœur de l’ère yéyé. En termes de performances commerciales, après le coup d’éclat du Palais des Congrès 75, elle est la seule femme à faire jeu égal avec les superstars de la chanson que sont Johnny Hallyday ou Serge Lama. Dès lors, le métier pose sur elle un autre regard...
Les détracteurs se voient contraints de se repositionner en concentrant désormais leurs critiques envers Sylvie sur son attitude de star jugée distante.
En février, après deux ans d’absence, Sylvie retrouve le Japon. Le succès de la tournée, avec notamment quatre concerts à Tokyo et deux à Osaka dans les plus grandes salles montre que les japonais s’intéressent à la "nouvelle Vartan" (c’est-à-dire à la star entourée de danseurs). Très bien documentés, les articles de la presse japonaise ne manquent pas de regretter la réduction du dispositif scénique par rapport à celui du Palais des Congrès…
Après le Japon, certaines étapes de la tournée prennent parfois une tournure cocasse. En Corée où ses disques se vendent très bien depuis la sortie de "La reine de Saba", Sylvie se produit pour la première fois à Séoul. Le show jugé trop érotique doit être modifié pour ne pas heurter la pudeur des autorités coréennes. Les robes dénudées sont supprimées et les lumières rouges, considérées comme aphrodisiaques, sont proscrites.
La semaine suivante, la tournée s’arrête en Iran puis en Syrie. Chacune de ces escales réserve son lot de mésaventures…
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Sylvie ne le sait pas encore au moment de cette interview, mais les circonstances vont vite la mettre au pied du mur. En février, à la veille de son départ pour le Japon , son producteur Alain-Philippe Malagnac est confronté à la justice. Dans l’incapacité de faire face à une créance bancaire, il se voit interdit d’exercice professionnel. En deux semaines, son empire s’écroule comme un château de cartes. Sylvie ne pourra même pas faire figurer son nom sur les affiches, comme elle l’avait envisagé pour le soutenir…
Elle doit se résigner à prendre en charge la production de son futur spectacle prévu pour octobre au Palais des Congrès. Avec deux séries de représentations "sold out" en 1975 et 1976 et près d’un million d’albums vendus sur les deux années écoulées, elle obtient le financement nécessaire sans grandes difficultés mais se voit contrainte de mettre ses biens en garantie.
De retour à Los Angeles, elle retrouve le chorégraphe Claude Thompson avec qui elle travaillait déjà sur le show TV avorté de décembre 1976 et débute avec lui une collaboration qui durera huit ans. Thompson, qui s’est illustré entre autres auprès d’Elvis Presley en 1969, sera l’homme de la situation. Ensemble, pendant deux mois, ils conçoivent et répètent un spectacle que Sylvie a voulu "solaire et sensuel", dans le ton du nouvel album qu’elle a déjà enregistré.
Pour ce show, Sylvie contrôle tout, tant sur le plan artistique que logistique et financier. Au cours de sa tournée d’été française, elle fait une escapade en Tunisie où elle remplit le théâtre antique de Carthage. Cette tournée sert à la fois de rodage au futur show du Palais des Congrès et de test pour les nouvelles chansons. Le premier extrait de l’album , "Petit rainbow", sort courant août. Adapté du titre anglais "Summer love sensation", il se retrouve rapidement en tête des deux principaux hit-parades, RTL #1 et Europe 1 #1.
L’album de 1977 , produit par Jacques Revaux, s’éloigne sensiblement de la variété la plus traditionnelle des deux précédents. Dans une réalisation sophistiquée, il se compose de plusieurs originaux et d’adaptations de titres américains puisés dans la pop, le rock et le disco, en plus des ballades qui en constituent le point fort ... Parmi les auteurs-compositeurs contribuant à ce disque, Tommy Brown et Gilles Thibaut , présents depuis le début des années 60, signent chacun leur dernier titre pour Sylvie. Comme à chaque fois depuis l’arrivée de Jacques Revaux, cet album est un gros succès de ventes…
A peine la tournée terminée, Sylvie reprend le tournage du show TV "Dancing Star" qui avait été interrompu en décembre 1976. Le scénario est écrit par son ami l’acteur Jean-Claude Brialy: une jeune fille de l’est débarque à Paris pour réaliser son rêve et devenir artiste. Elle croise sur sa route plusieurs personnages, un impresario, un parolier, un aventurier ... A contrario de l’univers rétro du show "Je chante pour Swanee", "Dancing Star" s’inscrit dans le temps présent et joue la carte du glamour avec l’évidente volonté de tirer partie de la photogénie de Sylvie Vartan. L’émission diffusée le 10 septembre devient la vitrine des concerts à venir. On y trouve des titres des deux derniers albums, des tableaux dansés, et plusieurs chansons originales pour le show, en particulier les duos, signées Michel Mallory et Eddie Vartan.
A partir d’octobre, les panneaux publicitaires pour le nouveau show Vartan au Palais des Congrès envahissent les murs de Paris. Le visuel est signé par un maître de la photographie de mode, Helmut Newton. Pour l’affiche de Sylvie, Newton détourne malicieusement le logo de la marque Manpower ** en "Girlpower".
** ("L’homme de Vitruve" de Léonard de Vinci)
La force de ces clichés marque les esprits. Multipliés sur les affiches et les pochettes de disques, ils renforcent l’image d’une femme forte et inaccessible, une certaine vision de "la star" qui précisemment va guider la conception de ce nouveau spectacle...
Dans ce show qui débute par la projection des clichés d'Helmut Newton sur le rideau gigantesque de la scène du Palais des Congrès, la silhouette de Sylvie Vartan, bien que frêle au centre de l'immense plateau, se révèle spectaculaire dès son apparition.
Les costumes que portait Sylvie lors du Palais des Congrès 1975 n'avaient pas fait l'unanimité, souffrant de la comparaison avec les créations d' Yves Saint Laurent pour les Olympia 1970 et 1972. Cette fois, pour cinq de ses dix tenues de scène, elle fait appel au célèbre costumier américain Bob Mackie. Entre ses mains, elle devient l'incarnation même de la star à travers diverses silhouettes inspirées du cinéma hollywoodien des années 40, en particulier Marlène Dietrich, une référence pour Sylvie...
Mackie remplace les jupes de mousseline par des robes longues très échancrées et par des bodys pailletés faussement déchirés. La retenue de Sylvie et la distance qu'elle impose naturellement contrastent avec les transparences audacieuses du créateur... Après Réal et Yves Saint Laurent, Bob Mackie marque durablement la silhouette de scène de Sylvie Vartan.
Le spectacle est mené tambour battant.
Les tableaux s’enchainent et s'accompagnent de jeux de lumières et d' associations de couleurs inédites élaborés par la baguette magique d'un débutant qui n'en a pas fini de faire parler de lui : Jacques Rouveyrollis. Le dispositif scénique joue avec les reflets, les éclairages, les projections, laissant au sommet l’orchestre de 25 musiciens omniprésent, disparaissant parfois derrière un écran de fumées, des miroirs ou des franges scintillantes tombant des cintres...
Le répertoire sélectionné intègre les tubes de Sylvie les plus récents, mais aussi des adaptations dans divers genres musicaux , du jazz au gospel en passant par le swing , le tout teinté de disco. Autour de la chanteuse, Claude Thompson lance douze danseuses et danseurs dans des chorégraphies allant d'un numéro de claquettes à un ballet sur le morceau soul "You+Me=Equal Love" , ou encore une séquence disco-tango intégrant la désormais classique "Drôle de fin" mise en scène par Walter Painter deux années auparavant. En cours de deuxième partie, on retrouve Sylvie seule pour un sketch qui simule un incident avec un spectateur et qui prend le public par surprise . C’est le grand moment humoristique de ce spectacle par ailleurs avant tout visuel . Au soir de la première, Johnny Hallyday est au premier rang pour applaudir sa femme, entouré ou suivi au fil des représentations par de nombreuses célébrités , parmi lesquelles Michel Sardou, Dalida, Joe Dassin, Henri Salvador, Barbara, Charles Trenet et un visiteur particulièrement remarqué, Mick Jagger en personne.
Dès le lendemain, la presse salue la qualité du spectacle, son efficacité et surtout sa somptuosité, en insistant sur la beauté de Sylvie. Pour autant, les détracteurs ne rendent pas les armes. Ne pouvant plus risquer de se ridiculiser en pronostiquant un échec, ils tentent d'accréditer l'idée que Sylvie Vartan, au milieu d'une débauche de danseurs et de décors, ne serait pas l'élément essentiel de son propre spectacle... Pas de quoi empêcher le show de faire parler de lui dans toute l’Europe et même outre-atlantique puisque le magazine américain Variety, "la bible du show-business", lui consacre un article, tant pour la performance artistique qu'il représente que pour son succès sans précédent...
RCA fait procéder à l'enregistrement des deux premières soirées pour la commercialisation rapide d'un double LP live, disponible dès la deuxième semaine. Avec "Georges" et la bande originale du show TV "Dancing Star", pas moins de trois nouveaux albums de Sylvie Vartan seront disponibles en fin d’année. Ce seront tous des succès.
En termes de fréquentation, avec trente-deux représentations consécutives en 1977, Sylvie bat son propre record de 1975. Après une tournée française en novembre-décembre, des prolongations sont programmées pour le printemps 1978, juste avant une tournée japonaise... La structure de ce nouveau show fonctionne si bien que Sylvie Vartan la conservera pendant presque cinq années. Seuls les titres des nouveaux albums viendront remplacer les anciens...
• 17 janvier : Mexique Canal 13 Alta Tension Sylvie Vartan, Gladys Knight, Shawn Phillips (60') • SP "Le temps du swing" RCA PB 8015 • Du 7 au 28 février : tournée au Japon (20 dates) • Mars Séoul - Sejong Cultural Center (Corée) • Du 12 au 14 mars : Téhéran (Iran) • Du 15 au 17 mars : Damas (Syrie) • 20 mars - Les rendez-vous du dimanche : "Le temps du swing " • 17 avril - Les rendez-vous du dimanche : "Dieu merci" • SP "Masculin singulier" RCA PB 8074 • 13 juin : Mexique, Canal 13, Musica En La Noche (60') • Du 2 juillet au 28 août : tournée d'été, France (41 dates) • 30 juillet : Concert au théâtre antique de Carthage (Tunisie) • SP "Petit rainbow" RCA PB 8128 • LP "Georges" RCA PL 37111 • 10 septembre - TF1 - Dancing star, Show TV de Maritie et Gilbert Carpentier avec Marie-Paule Belle, Georges Chakiris, Jean-Claude Brialy, Gérard Lenorman, Carlos, Michel Sardou ... • LP "Dancing Star" PL 37021 • 2 octobre Les rendez-vous du dimanche : "Petit Rainbow" • 5 octobre Un sur cinq Répétitions en direct du Palais des Congrès + "Petit Rainbow" "Arrête de rire" • 8 octobre Numéro 1 Gérad Lenorman : "Petit Rainbow" • 9 octobre Journal télévisé TF 13h • 13 octobre Un taxi en or : "Petit Rainbow" • Du 7 octobre au 9 novembre : Palais des Congrès, Paris (32 représentations) • 2 LP "Au Palais des Congrès" RCA PL 37116 • SP "Georges" RCA PB 8140 • Du 17 novembre au 15 décembre : tournée d'automne, France (24 dates)
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Tout au long de l'année, la marque Raynal assure la promotion de la poupée Sylvie Vartan sortie dès la fin 77. La publicité précise que c'est la première fois qu'une poupée à l'effigie d'une chanteuse (avec sa garde-robe) est proposée sur le marché français, pour autant la ressemblance n'est pas parfaite. Après quelques années de commercialisation, le jouet devient "collector". Aujourd'hui, sur les sites d' enchères, il ne se négocie pas à moins de 500 euros..
En Allemagne, après la sortie du double LP live au Palais des Congrès 77, Sylvie enregistre "Ein kleines Herz auf der Haut", la version allemande de "Petit rainbow", qui sort en single (son seul classement connu dans ce pays : 04-01-78 # 39 - Hit Billanz).
C’est avec "Disco Queen", adaptation d’un titre allemand, qu’elle aborde ce nouveau genre pour lequel elle admet ne pas ressentir d’affinités particulières. Une ambiguïté qui apparaît dans le thème même de la chanson dont le texte écrit par Michel Mallory proclame la durée de vie éphémère des "disco queens"... Le célèbre musicien Jean-Claude Petit se voit confier la tâche d'adapter l'orchestration au goût français. Auréolé du récent succès de deux titres disco pour Claude François ("Magnolia Forever" et "Alexandrie Alexandra") , il signe là sa seule collaboration avec Sylvie Vartan .
Ironie du sort, il est prévu que Sylvie crée sa nouvelle chanson le 12 mars dans l'émission dominicale de Michel Drucker où Claude François est également invité . C'est au cours de l'enregistrement de cette émission, la veille dans l'après-midi, que Michel Drucker et Guy Lux annoncent en direct le décès accidentel de Claude François, en présence de Sylvie ...
Un mauvais présage... Par la suite, Sylvie ne montre aucun empressement à promouvoir le single, lequel, en quatre mois, ne fait l'objet que de deux passages télévisés... Depuis l'arrivée de Jacques Revaux, c’est la première déception en matière de ventes ...
En février, Sylvie entreprend une tournée d'hiver en France .
Du 20 mars au 2 avril, pour la quatrième fois en quatre ans, elle retrouve le Palais des Congrès pour quatorze représentations. Le spectacle est identique à celui de 1977 avec "Disco Queen" en plus. Le show est filmé par Bernard Lion en vue d’une diffusion à la télévision.
En mai-juin, elle entreprend sa septième tournée au Japon, entourée d'une troupe de trente personnes, dont six danseurs. Comme en 1977, elle y présente le même spectacle qu'à Paris, s'abstenant de chanter les titres de son répertoire que les japonais attendent le plus ("Les hommes qui n'ont plus rien à perdre" "Irrésitiblement" "Caro Mozart"...) Seule concession : une version écourtée de "La plus belle pour aller danser"...
L'édition japonaise du single "Disco Queen" sort opportunément le 25 mai, jour du premier concert à Miyagi. La presse salue la qualité du spectacle et sa diversité mais regrette une fois encore que le Japon soit privé de la démesure du show parisien. On apprend que chaque concert coûte déjà la bagatelle de 3 millions de yens ...
Pour la première fois depuis cinq ans, Sylvie est classée dans le hit-parade de référence pour la pop, le "All Japan" (#18). Le single se vend autour de 100 000 exemplaires, devenant le seul succès disco de Sylvie tous pays confondus.
Au même moment, il se trouve que Johnny est au Japon pour participer comme membre du jury au septième Music Festival de Tokyo, aux côtés d'une autre star française tout aussi blonde que Sylvie et tout aussi adulée des japonais: Catherine Deneuve. Le 16 juin, à la grande satisfaction de la presse nippone qui scrute elle aussi les aléas de la relation du couple Johnny-Sylvie, Deneuve et Hallyday assistent au dernier concert de la tournée Vartan à Tokyo avant que les trois stars ne se retrouvent pour fêter ensemble l'anniversaire de Johnny... En France aussi, on célèbre une fois encore Sylvie et Johnny, le couple mythique du show-biz. Pour sa "couv" , Paris Match laisse à Helmut Newton le soin d’immortaliser leur réconciliation.
Le photographe allemand montre l'image d'un couple pétrifié, emprisonné dans sa propre légende. En Italie comme en Espagne, les photos les plus apaisées sont sélectionnées. Elles ne peuvent toutefois masquer la distance qui désormais sépare le couple, malgré la subsistance d'une certaine complicité ...
Fin 1977, ils avaient quitté leur fastueux appartement de l'avenue du Président Wilson, face à la Tour Eiffel. Un soulagement pour Sylvie dont le choix se porte, après quelques hésitations, sur un hôtel particulier de la Villa Montmorency, l'une des propriétés parisiennes les plus protégées. Elle confie la décoration de sa nouvelle demeure à son ami, le célèbre Jacques Grange.
Pour "Cosmopolitan" , elle accorde une interview à Katherine Pancol où elle évoque pêle-mêle son aversion pour la vie mondaine et pour le "show-biz", ses tournées qu'elle met à profit pour visiter tout ce qui peut l'être ou encore le Grand Canyon qu'elle a choisi d'arpenter à dos de mule... Pour ce qui est de la place qu'occupe encore son mari, elle reste évasive:
Un nouveau single sort fin juin. Il s'agit de l’adaptation du "Substitute" du groupe Clout qui devient "Solitude" sous la plume de Michel Mallory. Le texte français s’éloigne du thème original pour faire place au fantasme d'une femme en quête d'un amant capable de lui faire miroiter des horizons plus ensoleillés, au sens propre comme au sens figuré.
Le titre devient l'un des succès de l’été et intègre le répertoire de la tournée de vingt-huit dates qui débute fin juin en Suisse et se termine deux mois plus tard à Béziers. Dans le cadre gigantesque des arènes, RTL organise un concert réunissant Sylvie et Johnny, mais aussi Carlos, leur ami le plus fidèle, qui assure la première partie. 18 000 spectateurs assistent au concert. La première radio de France retransmet en direct l'évènement qui apparaît comme une véritable célébration...
Dans les semaines qui suivent, Sylvie prend un peu de recul. Elle enregistre un nouvel album et se consacre à un projet planifié pour 1979 qui lui tient tout particulièrement à cœur...
Est-ce la raison du manque d'ardeur avec lequel elle assure la promotion de "Fantaisie", son nouveau 33 tours? Elle présente toutefois l'album dans le talk-show de Michel Drucker "Les rendez-vous du dimanche", comme c'est désormais son habitude.
Il se compose de tout ce que Sylvie affectionne traditionnelement, des adaptations de titres américains rythmés, des chansons prétextes à des chorégraphies et deux puissantes ballades mélancoliques et désabusées. A la première écoute, le disque semble moins ambitieux et moins glamour que les précédents. Pourtant, les thèmes abordés se révèlent particulièrement en phase avec les états d’âme de la chanteuse :
Au même moment, Johnny chante "Elle m’oublie"...
Choisie comme premier extrait 45 tours , "Fantaisie" est une chanson facile qui donne son titre à l'album mais qui passe inaperçue, demeurant largement oubliée des fans...
Des quatre albums produits par Jacques Revaux, "Fantaisie" est celui qui aura le moins convaincu. C'est d'ailleurs sur ce demi-succès que le producteur cesse de collaborer avec Sylvie Vartan, officiellement pour se consacrer exclusivement à Michel Sardou. En réalité, comme plusieurs biographes en font état, un différend entre Hallyday et Revaux avait rendu la rupture inévitable. Eddie Vartan le remplace , tant auprès de Sylvie que de Johnny...
Au soir du 31 décembre, Sylvie participe au show télé de Sacha Distel "La belle nuit" sur TF1 tandis que dans le même temps Antenne 2 diffuse le concert du Palais des Congrès filmé par Bernard Lion huit mois plus tôt. Bien que largement amputé, tronqué, et bénéficiant d'un montage ne respectant pas la chronologie du show, le film parvient à restituer partiellement le faste du spectacle et son esprit. Il sera plus tard commercialisé en format VHS, devenant le premier spectacle musical du marché français dans ce support...
• SP "Ein kleines Herz auf der Haut" (Allemagne) RCA 8186 • 19 février Musique and Music : "Petit Rainbow", "Georges", "Operator" • Tournée d'hiver (11 dates) • SP "Disco Queen" RCA PB 8181 • 11 mars : annonce de la mort de Claude François (présence de Sylvie sur le plateau). • 12 mars Les rendez-vous du dimanche : "Sidéré sidéral", "Disco Queen" • Du 20 mars au 2 avril : Palais des Congrès 78 (14 dates) • 20 mai Numéro Un Johnny Mathis : "99 Miles from LA", "Disco Queen" • Du 25 mai au 17 juin : Japan Tour (20 dates) • SP "Solitude" RCA PB 8213 • Du 22 juin au 13 août : Tournée d'été (29 dates) • 25 juin Les rendez-vous du dimanche : "Solitude" • 1er juillet N°1 Michel Sardou : "Solitude" • 31 août Grand Echiquier Johnny Hallyday (Images avec Sylvie au Japon). • 3 septembre Les rendez-vous du dimanche : "Solitude" • Du 18 au 23 septembre (une émission par soir) Top Club : "Mon père", "Operator", "La drôle de fin", "Les rendez-vous en secret", "Je pardonne", "Georges", "Solitude" • SP "Fantaisie" RCA PB 8293 • LP "Fantaisie" RCA PL 37221 • 10 décembre Les rendez-vous du dimanche : "Délivrée", "Fumée", "Fantaisie", "Je chante encore l'amour" • 22 décembre Les visiteurs de Noël : "Rappelez-moi en l'an 2000", "Fumée" • 24 décembre : rencontre avec Casimir • 31 décembre : Palais des Congrès 78, réalisation Bernard Lion ( 60') • 31 décembre La belle nuit : "Fumée"
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Flashback : en 1965, Sylvie publie un 33 tours en anglais aux Etats-Unis intitulé "Gift wrapped from Paris". Ce disque lui donne l'occasion de s'y rendre pour plusieurs émissions de télévision prestigieuses. Sa venue suscite bon nombre d’articles dans la presse. Nous sommes en pleine vague yéyé et d’évidence, ce qui retient l’attention des américains c’est son style plus que sa musique, laquelle passe au second plan. Toutefois, la sortie de cet album permet la publication aux USA de deux albums français en 1967 et 1968.
En ce début 1979, Sylvie concrétise un désir artistique: l’enregistrement d’un deuxième album visant le marché américain. Le président de RCA Bob Summer donne personnellement son accord pour le financement du projet. Denny Diante, membre du staff RCA et musicien respecté (Ike et Tina Turner, Johnny Mathis, Paul Anka, Liza Minelli , et plus tard Barbra Streisand …) se voit confier la mission d’assister Sylvie dans le choix des titres. Dans un premier temps, la sélection est purement disco, puis elle évolue vers des rythmes plus éclectiques. Denny Diante réunit un casting de requins de studios aujourd'hui tous devenus légendaires : Lee Ritenour, Paulinho Da Costa, Paul Jackson Jr., Ray Parker Junior (non crédité sur l'album) les sœurs Waters pour les chœurs, dirigés par des arrangeurs de premier plan, Gene Page et le français Michel Colombier. Michel est une vieille connaissance de Sylvie puisqu'ils avaient travaillé ensemble en 1968 pour le show TV "Jolie Poupée". En 1973, il s’était installé aux USA où sa carrière d’arrangeur atteignait des sommets...
Une fois l’album "I don't want the night to end" enregistré vient le temps de la promotion. Aux USA de mars à mai, guidée par son agent américain Dick Grant de "Stones Associates", Sylvie participe à de nombreuses soirées et accorde plusieurs interviews à la presse spécialisée. L'album de 1965 est passé sous silence et ce nouveau disque est présenté comme " le premier en anglais".
Elle participe à des shows télévisés d'importance, le "Merv Griffin Show", le "Mike Douglas Show", "Dinah!" ("Dinah Shore Show)" , le "Jerry Lewis MDA Labor Day Telethon" ("Can't stop dancing" et "I don't want the night ton end") et innove en tournant deux clips, probablement les tout premiers d'une chanteuse française (scopitones exceptés), efficaces même s'ils sont réalisés avec des moyens encore assez rudimentaires...
Le 20 avril, "I don't want the night to end" sort aux USA en 45 tours et en maxi 45 tours , l’album une semaine plus tard. L’accueil de la presse est plutôt enthousiaste dans "Cashbox" et "Billboard", plus mesuré dans "Stereo Review" et franchement tiède dans "Rolling Stones".
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En juin, Sylvie est de retour en France pour présenter son disque et lancer sa tournée. Ses clips sont diffusés dans les shows TV de ses amis Michel Sardou et Carlos. Avec ce dernier, elle revisite son célèbre "2'35 de bonheur" dans une version jazzy. La promo française de l'album américain reste discrète. ..
Sylvie participe à l’enregistrement de la bande originale de la comédie musicale pour enfants “Emilie jolie” écrite par Philippe Chatel, entourée d'artistes aussi prestigieux que divers parmi lesquels Georges Brassens, Françoise Hardy, Eddy Mitchell ou encore Henri Salvador . Elle y incarne une “autruche swinguante” qui fait écho à son propre personnage de “Dancing star”.
Dans l'hexagone, le single "I don't want the night to end" atteint la huitième place du hit parade RTL, ce qui n’en fait pas un succès pour autant.
En revanche la tournée est un triomphe. A mi-parcours, Sylvie procède à quelques changements. Le medley de 1977 disparait , "I don't want the night to end" perd sa chorégraphie au profit d'un solo de saxo, et "Toute Ma vie" est réintégré pour le final. Le 25 juillet sur RMC, elle dénonce le manque de professionalisme des tourneurs. Elle y revient un peu plus tard dans une interview pour Hit-Magazine :
Le 28 juillet, Johnny assiste en compagnie d’Yves Montand au concert de sa femme à Nice . Un dîner d’after-show les réunit tous les trois à Saint-Paul de Vence...
Fin août aux USA, "I don't want the night to end" fait son apparition à la 78ème place du Top Billboard où il demeure deux mois, atteignant son meilleur classement en octobre (#37). Le titre figure également au Top 50 de "Record World" (#45).
C’est à ce moment qu’une deuxième phase de promotion aurait été nécessaire, mais RCA ne semble déjà plus s’intéresser à l’album. Sylvie entreprend une tournée des télévisions européennes (Italie, Allemagne, Pays Bas, Espagne ...) avant de partir pour l’Amérique du Sud avec sous le bras une version de "I don't want the night to end" en espagnol d'Argentine. Au Mexique, une émission spéciale lui est consacrée: "La Chica Maravilla". Bilboard évoque même un passage par la Corée mais les informations à ce sujet restent laconiques...
Lorsque Sylvie achève en novembre la promotion de l' album, elle sait que c’est un échec, même si RCA remet en interne un disque d’or au producteur Diante pour plus de 100 000 LP vendus dont les deux tiers en France et au Japon.
On peut s’interroger sur les raisons de cet échec. En 1979, plusieurs artistes français profitent du disco pour obtenir des succès internationaux, notamment Patrick Hernandez, Patrick Juvet ou encore l’ancienne yéyé-girl Sheila dont la formation SB Devotion cartonne en Europe. "I don't want the night to end" était une bonne chanson à l’orchestration certes disco mais pas vraiment dans les canons du genre... Reste un album remarquablement réalisé, un fleuron du catalogue de RCA de Sylvie Vartan ...
En 1979, on voit encore beaucoup Sylvie aux côtés de son mari, notamment sur la traditionnelle couverture de Paris-Match, à peine plus chaleureuse que celle de l'année précédente. En fin d’année, Johnny est sur la scène du Pavillon de Paris. Pour la dernière représentation, il convie ses amis les plus chers à monter sur scène à ses côtés, parmi lesquels Eddy Mitchell, Mort Shuman, Carlos, ou encore Michel Mallory. Avec la complicité du batteur de Johnny, Sylvie a préparé une surprise : à la fin du show, leur fils David âgé de 13 ans s’installe à la batterie, à la grande surprise de son père. Puis elle rejoint Johnny pour interpréter en duo "Le bon temps du rock’n roll”. C'est la toute première apparition publique du fils du couple le plus célèbre de la chanson française. Paris-Match ne manque pas de célébrer l’évènement ...
Pour honorer ses obligations contractuelles, Sylvie doit enregistrer rapidement un 33 tours en français, intitulé "Déraisonnable".. Son frère Eddie est à la production. Le rock, grand absent de la période Revaux, fait son retour aux côtés d'incontournables ballades dont le très beau "Merveilleusement désenchantée".
Eddie Vartan déploie toute son énergie à convaincre sa soeur d'enregistrer l'adaptation du titre hongrois "Elmegyek" qui devient "Nicolas" . C'est l’histoire fictive d’un enfant qui serait resté de l’autre côté du rideau de fer... Sylvie est réticente à l’idée d’exploiter ce thème proche de sa "Maritza". C’est pourtant ce titre qui sera mis en avant par RCA à l’approche des fêtes de Noël. C’est "un carton" qui assure le succès de l’album et qui devient l'une des chansons les plus emblématiques du répertoire de Sylvie...
• 20 janvier - TF1 - Depuis le MIDEM à Cannes Sylvie annonce la sortie de son album américain. • Février: Voyage privé en Egypte avec sa mère et son fils David. (Photos Tony Frank) • 2 mars ZDF (Allemagne) Concert Palais des Congrès 1977 • 8 avril: A Long Beach Sylvie assiste au Grand Prix des Etats-Unis où elle rencontre les pilotes français Jean-Pierre Jabouille et Jacques Laffite. • SP "I don't want the night to end" RCA PB 1578 • 31 mai : LP "I don't want the night to end" RCA PL 13015 • 1er juin Merv Griffin Show (USA) "I don't want the night to end" et "Please stay" • 3 juin - TF1 - Les rendez-vous du dimanche : Clips "I don't want the night to end" et "Please stay" • 10 juin - Sports Première - Sylvie, Johnny et leur fils David à Roland Garros • 26 juin Mike Douglas Show (USA)) • 30 juin - Numéro Un Carlos : "2'35 de bonheur" (version "jazzy" inédite), "Le petit pâtissier" (Rediffusion), clip "I don't want the night to end" • 11 juillet - RTL Luxembourg - Hit parade • Du 1er juillet au 13 août Tournée d'été (30 dates en France Suisse et Monaco) • 3 juillet Dinah Show (USA) "I don't want the night to end" et "Please stay" • 3 septembre: Jerry Lewis MDA Labor Day Telethon (USA): "I don't want the night to end" • Octobre: SP "Easy love" RCA PB 8454 • Octobre - Musik Landen (Allemagne) : "I don't want the night to end" • Octobre Che combinazione "I don't want the night to end" (Italie) • Octobre Fantastico "I don't want the night to end" (Italie) • 28 octobre (Mexique) La chica maravilla • 13 octobre - BRTV (Pays-Bas) Hasselt : "I don't want the night to end", "Distant shores", "Easy love" • 4 novembre - TF1 - Les rendez-vous du dimanche : "Easy love", "Please Stay" • 12 novembre Mike Douglas Show from Monte Carlo (USA) • 25 novembre (Mexique) Canal 13 : S. Vartan • 13 novembre : soirée à l'Alcazar avec Johnny Hallyday, Catherine Deneuve, Jacques Chazot • + 25 Novembre: Dernière de Johnny Hallyday au Pavillon de Paris , duo "Le bon temps du Rock'n Roll", première apparition publique de David • 7 décembre: la soirée "Best 1979" réunit à Rome les 20 personnalités les plus élégantes de l'année parmi lesquelles Sylvie Vartan. • Décembre LP "Déraisonnable" RCA PB 37363 • Décembre SP "Nicolas" RCA PB 8492 • 9 décembre - Les rendez-vous du dimanche : "Seule sur mon île", "Pauvre Sylvie" • 20 Décembre - Bios Banhof (Allemagne) : "I don't want the night to end" "Don't you worry" • 29 décembre - Numéro Un en fête : "Nicolas", "Pauvre Sylvie", "Merveilleusement désenchantée"
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