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Sylvie Vartan 1966 : un nouveau son
Si pour Sylvie Vartan 1965 fut une année riche de succès et d'accomplissements artistiques avec en point d'orgue une tournée mondiale , 1966 fait contraste.
Malgré la désapprobation de son manager Johnny Stark, elle décide de faire un enfant et s'éloigne de la scène. Dans le même temps s'opère un renouvellement musical qui démode la musique yéyé.
En France la chanson traditionnelle relève la tête avec notamment Mireille Mathieu, Adamo ou encore Enrico Macias. Simultanément Sylvie éprouve des difficultés dans sa vie privée : c'est au moment de la naissance de David que Johnny Hallyday est pris dans une spirale incontrôlable...
D'aucuns auraient pu la croire en plein désarroi, d'autres encore reconvertie dans la confection, mais Sylvie séparée de Johnny retrousse ses manches et révèle alors une orgueilleuse créativité à la recherche d'un nouveau son.
C'est ce basculement qui intéresse alors la presse étrangère, tantôt avec bienveillance, tantôt avec agressivité (de la part de certains journalistes espagnols). Pour la France nous n'avons pas trouvé d'article sur le sujet, mais faut-il véritablement s'en étonner?
Johnny Hallyday ayant fait main basse depuis 1965 sur Micky Jones et Tommy Brown, Sylvie a besoin de nouveaux musiciens. Eddie Vartan découvre et recrute le groupe anglais " The Krew ".
Fascinée par la ryhtmique des James Brown ou Otis Redding, Sylvie fait appel pour la première fois à un chanteur noir américain, Ernie Garrett, qui apporte une touche soul à son nouveau groupe.
En s'orientant vers un style teinté de rhythm and blues autant que de pop , Sylvie Vartan se lance dans l'aventure de l'innovation là où d'autres têtes d'affiches du yéyé ont déjà rejoint avec succès le mouvement de fond de la chanson française...
L'enjeu est de taille puisqu'il s'agit de revenir rapidement au tout premier plan.
Pour Johnny Hallyday, la situation est comparable. Le sondage Gallup publié dans l’Express, repris par la presse américaine et classant les artistes français par ordre de popularité pour l'année 1966 démontre ce qui un an auparavant était encore inimaginable : Sylvie et Johnny sont en bas du classement. Ils se retrouvent aux côtés de chanteurs d’opérette, tels Georges Guétary ou Colette Deréal. En tête, on retrouve Mireille Mathieu, Sheila, Adamo et Tino Rossi : l'heure n'est plus au rock!
C'est donc fin 66 que Sylvie prépare son retour. Nouveaux musiciens, nouveau look, avec un tout premier test sur scène en Turquie, puis un autre au Portugal.
Entre temps, le "couple terrible" se réconcilie et change de manager. Le 15 mars, les deux stars partagent l'affiche de l'Olympia, c'est donc en unissant leurs forces qu'ils choisissent de relever ce défi. C'est un triomphe, qui sera prolongé jusqu'au 16 avril... Mais la reconquête ne fait que commencer... |
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REVUE DE PRESSE
Gioa (Italie)
Il n’est jamais facile de repartir à zéro, surtout quand le choc a été violent. Pourtant Sylvie Vartan a retrouvé le courage de sourire, d’oublier et de penser à reconstruire sa vie. Absente de la scène musicale toute une année, elle est déterminée à reprendre sa carrière en mains dans des conditions difficiles en raison de l’engouement des jeunes pour le mouvement hippie. Dur mais pas assez pour l’arrêter tant les enjeux sont importants. Le petit David n’a que trois mois et doit être protégé des conséquences du drame familial qui divise ses parents. Entre Sylvie et Johnny Hallyday, l’autre idole de la chanson française, il semble que tout est irrémédiablement perdu, même si certaines voix suggèrent une possible réconciliation. Il y a quelques semaines, Sylvie a entamé la procédure de divorce. De toute évidence, quand ils se sont mariés en avril 1965, ils n’avaient pas pris en compte leurs différences de caractère et leurs divergences d’objectifs. Ils étaient vraiment trop jeunes, pris dans le toubillon du succès et portés par l'engouement du public trop heureux de voir en eux le couple yéyé par excellence. Avec un nouveau répertoire, accompagnée par un groupe hippie déjanté, Sylvie va commencer une longue tournée qui la conduira sur les plus grandes scènes d'Europe. Gioa ,1966 |
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Diez minutos (Espagne)
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Fan (Espagne)